mardi 24 avril 2007

Cesare Battisti


J'ai créé une liste internet appelée soutien à Cesare Battisti. Elle fournit régulièrement des informations sur Cesare Battisti. Pour s'abonner, il suffit d'envoyer un mail vide à cette adresse, puis de confirmer son inscription.

En effet, mon ami Cesare Battisti a été arrêté au Brésil le 18 mars 2007. Condamné à la réclusion à perpétuité par contumace pour meurtre lors d'un procès suite aux "confessions" d'un repenti, si Cesare est extradé vers l'Italie, il sera immédiatement mis en prison pour le restant de ses jours. Et ce sans nouveau jugement.

Cesare avait fui la France lorsque Sarkozy avait menacé de le remettre à l'Italie de Berlusconi, malgré l'engagement solennel de la France (sous Mitterrand) de ne pas extrader les anciens des mouvements révolutionnaires de gauche à condition qu'ils se soient rangés. Cesare était devenu écrivain et gardien d'immeuble à Paris. Il a depuis assuré ne pas avoir de sang sur les mains. Mais l'Italie ne le rejugerait pas.

La consigne est pour l'instant de faire confiance au Brésil qui, traditionnellement, n'extrade pas les prisonniers politiques.

Cesare a raconté sa fuite dans un texte intitulé Ma Cavale publié en 2006 chez Grasset/Rivages. (Préface de Bernard-Henri Lévy. Postface de Fred Vargas.)
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Libération consacrait un article à l'arrestation de Cesare le jour-même :

La cavale de Cesare Battisti s'achève au Brésil

Réfugié en France durant 15 ans, l'ex-activiste italien était entré dans la clandestinité en 2004 pour éviter l'extradition vers son pays. Il a été arrêté ce dimanche à Rio de Janeiro, au Brésil.
Par AFP
LIBERATION.FR : dimanche 18 mars 2007

La cavale de l'ex-activiste italien d'extrême gauche Cesare Battisti, 52 ans condamné à perpétuité en Italie pour quatre meurtres, a pris fin dimanch avec son arrestation à Rio de Janeiro au Brésil

Lâché par la France, Battisti jugé digne d'être français.

Réfugié durant une quinzaine d'années en France pour échapper à la justice italienne, l'ex-activiste du mouvement des "Prolétaires armés pour le communisme" (PAC) était entré dans la clandestinité le 21 août 2004 pour éviter l'extradition vers son pays. Il y a été condamné en 1993 à la perpétuité pour quatre "homicides aggravés" commis en 1978 et 1979, qu'il a toujours niés.

Les autorités italiennes ont rapidement salué une "brillante opération". Le ministre italien de la justice, Clemente Mastella, a espéré que "les procédures d'extradition puissent conduire rapidement au retour en Italie de Battisti". Le chef du gouvernement Romano Prodi a exprimé sa "satisfaction" et adressé "ses félicitations aux forces de l'ordre italienne qui en coopération avec celles du Brésil et de la France ont permis" l'arrestation.

Selon le site internet du Figaro qui a révélé l'information, il a été interpellé dimanche à 08H00 locale, à Rio, en compagnie d'une femme membre de son comité de soutien français.

L'arrestation menée sur injonction d'Interpol, a eu lieu sur le célèbre front de mer de Copacabana, alors qu'il rencontrait Lucie Geneviève Olès, venue lui remettre de l'argent (9.000 euros), a expliqué à l'AFP la police brésilienne.

La Française a été relâchée car "il n'y avait rien contre elle", selon le commissaire de la police fédérale de Rio, Oswaldo da Cruz Ferreira.
Détenu au siège de la police fédérale de Rio, il devrait être rapidement transféré à Brasilia. Il a immédiatement fait appel à un avocat, Marco Mora.

D'après le quotidien français, la police judiciaire française avait appris il y a un mois que Battisti devait être contacté par une personne envoyée par son comité de soutien.

Battisti, depuis 2004 au Brésil, a été interpellé en réponse à une demande d'extradition italienne. Un traité d'extradition existe depuis 1993 entre le Brésil et l'Italie.

L'ex-fugitif est sous la menace de deux demandes d'extradition: celle de l'Italie et celle de la France, qui avait délivré un mandat d'arrêt international après sa fuite en 2004. "C'est la demande italienne qui prime", a estimé son avocat, Me Turcon, qui devrait se rendre au Brésil.

Désormais, "les Brésiliens vont devoir décider si la procédure de contumace italienne est en harmonie avec la loi brésilienne", ce qui permettrait l'extradition, a expliqué l'avocat.

Battisti attendra en prison l'issue de la procédure d'extradition qui peut prendre six mois, selon Interpol.

"Si c'était en France, il serait rejugé après avoir fait opposition de sa condamnation par contumace. En Italie, cette possibilité n'existe pas, il n'aura pas d'autre choix que de purger sa peine", a ajouté Me Turcon.

Arrêté en Italie en juin 1979, évadé en octobre 1981, Cesare Battisti avait trouvé refuge au Mexique pendant huit ans, puis en France lorsque le président François Mitterrand s'était engagé à ne pas extrader les activistes italiens qui renonceraient à la violence.

Gardien d'immeuble à Paris, Battisti avait entamé une carrière d'auteur de romans policiers. Arrêté en février 2004 en France sur demande de l'Italie, il avait été écroué plusieurs semaines avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.

Il avait bénéficié du soutien d'intellectuels, de partis politiques de gauche et d'associations à travers le pays.

Menacé d'expulsion vers l'Italie, il avait finalement fui vers le Brésil.

L'écrivain Gilles Perrault, qui s'était mobilisé en 2004 contre l'extradition de Cesare Battisti, a qualifié dimanche d'"électorale et même électoraliste" l'arrestation, qualifié de "sarkozienne".


Gilles Perrault dénonce "une arrestation sarkozienne"
Cesare Battisti bénéficie du soutien d'intellectuels et d'écrivains français, parmi lesquels Fred Vargas, Philippe Sollers, Régine Desforges ou Gilles Perrault.
Par AFP
LIBERATION.FR : dimanche 18 mars 2007

L'ex-activiste italien Cesare Battisti, arrêté dimanche au Brésil, avai bénéficié en France du soutien moral, et probablement logistique d'intellectuels et d'écrivains opposés à son extradition. "C'est une arrestation sarkozienne, tout à fait dans la manière de notre ministre d l'Intérieur et candidat", a ainsi déclaré à l'AFP l'écrivain et journalist Gilles Perrault, à l'annonce de l'arrestation de Battisti

Après plusieurs années de cavale au Mexique, Cesare Battisti s'était installé en 1990 en France, où il avait écrit son premier roman policier. Pendant plus de dix ans, il publiera chez plusieurs éditeurs une dizaine de romans policiers dans lesquels il évoque de près ou de loin son propre passé.

Dès lors, le milieu du polar, où les anciens gauchistes sont nombreux, va prendre parti pour lui quand il sera menacé d'extradition.

L'écrivain Fred Vargas, la plus connue, sera à partir de 2004 la porte-voix de ses défenseurs, au côté de Patrick Raynal ou Thierry Jonquet.

Au delà du cercle du roman policier, d'autres écrivains se mobilisent pour Battisti, comme Philippe Sollers, Régine Deforges ou Gilles Perrault. Au printemps 2004, un "salon littéraire" réunissant ses principaux soutiens se tiendra à la mairie du IXe arrondissement de Paris.

Dans un livre intitulé "La vérité sur Cesare Battisti", Fred Vargas rassemble en mai 2004 des textes qui mettent, selon elle, en évidence, "combien l'extradition de Battisti constituerait une injustice profonde".

Cette solidarité s'appuie sur deux arguments: devenu père de famille et paisible gardien d'immeuble à Paris, Battisti a le droit à l'oubli; il doit bénéficier de la "jurisprudence Mitterrand", François Mitterrand ayant pris l'engagement en 1985 de ne pas extrader les anciens activistes italiens.

Un réseau de soutien, avec des intellectuels, mais aussi des politiques et des associations de défense des droits de l'Homme, s'est ainsi constitué.

Dans un livre intitulé Génération Battisti, publié à l'automne 2005, le journaliste Guillaume Perrault dénonce pour sa part les arguments des pro-Battisti et "cette solidarité de classe d'âge qui prouve que la génération de mai 1968 s'est sentie mise en cause à travers lui".

Après son passage dans la clandestinité, Cesare Battisti a lui-même rompu le silence il y a tout juste un an, en publiant un livre provocation intitulé Ma cavale (Grasset), préfacé par Bernard-Henri Lévy, dans lequel il rejetait toute implication dans les meurtres pour lesquels il a été condamné en Italie.

Interrogé sur les informations selon lesquelles il aurait été retrouvé au Brésil par la filature d'une sympathisante qui devait le contacter pour lui apporter de l'argent, Gilles Perrault a estimé qu'"on pouvait le redouter". "Au début, la sécurité était dans la tête de chacun, mais avec le temps, la vigilance baisse", a-t-il noté.

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