lundi 27 octobre 2008

Entre les murs de Laurent Cantet




Nous sommes allés hier à Lieusaint pour voir la Palme d'or de cette année, Entre les murs de Laurent Cantet, d'après le livre de François Bégaudeau (qui y tient le rôle du professeur de français.)

Ce film décrit l'année scolaire d'un professeur de français et de ses élèves de 4ème dans un collège du 20ème arrondissement de Paris. Les élèves tiennent leur propre rôle qu'ils ont eux-mêmes aidé à créer, nuancer, modifier, romancer. Ils ont vraiment tous bien mérité leur Palme d'or.

J'ai trouvé ce film absolument bouleversant, probablement parce que j'ai moi-même enseigné dans un collège difficile, Léonard de Vinci à Châtenay-Malabry.

J'ai été bouleversée par certaines histoires (celle de Wei par exemple) et très énervée par l'attitude du professeur qui m'a rappelé certains collègues qui trouvaient toujours des excuses pour nos 4ème, et comme ces chers petits testaient les limites, l'année suivante, ils étaient intenables. L'histoire de Souleymane est d'ailleurs tout à fait représentative de cela. Le professeur laisse passer un incident et, la fois suivante, l'enfant est encore plus violent et l'une de ses camarades est blessée.

Ce film est une belle représentation de ce qui se passe vraiment dans nos écoles, avec son lot de petites reculades, mais aussi de jolies avancées, de moments frustrants et de beaux instants (les premiers dépassant de loin les second en nombre, hélas!)

Il est un bel hommage à mes collègues qui font un travail formidable dans des conditions parfois un peu pénibles.

Les problèmes de communication sont bien soulignés (imparfait du subjonctif contre verlant par exemple) et les frustrations du corps enseignant face aux problèmes trop multiples sont parfaitement rendues. Le passage où l'un des professeurs pète les plombs en salle des professeurs et se lance dans une diatribe (trop) enflammée contre ses élèves m'a rappelé bien des souvenirs.

dimanche 26 octobre 2008

Montereau-Fault-Yonne


Promenade en fin d'après-midi hier à Montereau-Fault-Yonne où la Seine se jette dans l'Yonne et non l'inverse. Ci-dessus, on voit bien la Seine (à gauche, une pile de pont) et l'Yonne (à droite, deux piles de pont.)

vendredi 24 octobre 2008

Le Crime est notre affaire de Pascal Thomas, avec Catherine Frot, André Dussollier, Claude Rich, Christian Vadim, Chiara Mastroiani, etc.





Pascal Thomas continue, avec le même succès, sa promenade dans l'oeuvre d'Agatha Christie avec ce fabuleux Le Crime est notre affaire, deuxième volet des aventures des Beresford après Mon petit doigt m'a dit.
Une pléiade d'acteurs jouent dans ce merveilleux bijou d'humour: Catherine Frot, André Dussollier, Claude Rich, Christian Vadim, Chiara Mastroiani, Melvin Poupaud, Alexandre Lafaurie, Hippolyte Girardot, Annie Cordy, Yves Alfonso, etc.

Commençons vite fait par les quelques bémols (sur des points de détail) que j'ai:

1) Au générique on prétend qu'il s'agit d'une adaptation de Partner's in Crime. Or ce livre s'appelle Partners in Crime et ce n'est pas la peine d'étaler sa nullité en anglais sur un immense écran. Ensuite, si les personnages principaux sont bien ce de ce recueil de nouvelles, l'histoire est celle du Train de 16h50 ou 4:50 from Paddington pour ceux qui parlent vraiment anglais.) Miss Marple et Lucy Eyelesbarrow disparaissent au profit de Tummy et Tuppence Bresford (Belisaire et Prudence Bresford dans la version de Pascal Thomas).

2) L'une des répliques d'André Dussolier comporte une faute de français épouvantable ("n'est pas sans manquer de" utilisé pour "n'est pas sans avoir du")

3) Les vilains scénaristes ont volé ma blague préférée pour finir le film (la fameuse plaisanterie sur Holmes et Watson faisant du camping), ce qui fait que c'était moins drôle pour moi. Comme, en décembre 2001, cette blague avait été désignée blague la plus drôle au monde par un groupe de scientifiques spécialistes de l'humour, on doit être un certain nombre pour qui la fin n'était pas une surprise.



Passons à présent aux compliments qui seront bien plus nombreux: l'histoire est enlevée, bien traitée, drôle, avec moult clins d'oeil (dont au fameux passage de Sept ans de réflexion où la jupe de Marilyn s'envolait.) Les acteurs prennent un plaisir évident à jouer ensemble; Claude Rich est époustouflant en vieil avare grincheux et libidineux et le scénario est superbement bien construit à partir d'un roman que tout le monde connaît mais auquel on rajoute tant d'humour que cela n'a aucune importance.

Bref, la suite, la suite! (sur l'air des lampions.)

jeudi 23 octobre 2008

Le Cantique de l'apocalypse joyeuse d'Arto Paasilinna (Denoël) traduit par Anne Colin du Terrail


Je viens de finir Le Cantique de l'apocalypse joyeuse d'Arto Paasilinna (Denoël), traduit avec le talent habituel dont elle fait preuve par Anne Colin du Terrail.

A sa mort, Asser Toropainen, "grand brûleur d'églises", bouffe-curés, communiste, lègue une somme importante pour fonder une église. Son petit-fils Eemeli Toropainen va se charger de l'entreprise et installer le bâtiment de taille assez imposante dans les forêts de Kainuu.

L'histoire se déroule entre la fin du XX° et le début du XXI° siècle. Le monde tourne au chaos, la famine règne, les apatrides errent de pays en pays, New York croule sous les déchets et la petite communauté, fort décriée lors de sa création, va vite attirer du monde (bien délirant naturellement!)

Continuant à critiquer la société de consommation, la pollution, Paasilinna se promène de roman en roman en proposant des utopies toutes plus ébouriffantes les unes que les autres. Chacun de ses romans est un plaisir attendu, une jubilation infinie, une langue merveilleuse (donc rendons hommage à sa traductrice!)

mercredi 22 octobre 2008

Un Homme à part de Gilles Perrault (Barrault, 1984)


Suite à un excellent documentaire sur Planète, j'ai emprunté Un Homme à part de Gilles Perrault (Barrault, 1984). Gilles Perrault y traite de la vie et du meurtre le 4 mai 1978 d'Henri Curiel, champion du tiersmondisme, qui a tenté d'inciter Palestiniens et Israéliens à s'asseoir à la même table et .

Le Point l'avait décrit comme un traître à sa patrie, un agent du KGB, un terroriste. Gilles Perrault décrit le parcours de cet homme passionnant, fils d'un banquier juif égyptien. Il avait oeuvré au sein du parti Communiste égyptien avant de devoir quitter son pays en 1950.

Il avait soutenu les indépendantistes algériens, ce qui explique à quel point il était peu populaire dans certains milieux en France. Cet essai est passionnant, comme la plupart des travaux de Perrault.

mardi 21 octobre 2008

La Force du passé de Sandro Veronesi (Plon) Traduit de l'italien par Nathalie Bauer


Je viens de lire un excellent roman policier, La Force du passé de Sandro Veronesi. Gianni, un écrivain pour la jeunesse, vit à Rome. Peu après le décès de son père qu'il considérait au mieux comme un Démocrate Chrétien bon teint, au pire comme un fasciste, Gianni est approché par un inconnu qui tente de l'enlever, puis le retrouve, lui présente des excuses et lui annonce de but en blanc que son père était en fait un agent du KGB.

La vie de Gianni va dès lors être bouleversée. Il va découvrir que sa famille est bien différente de ce qu'il croyait, que sa femme a peut-être été infidèle et que le héros de ses romans pour enfants, Pizzano Pizza, prend son indépendance.

La Force du passé de Sandro Veronesi est un roman drôle, que l'on dévore en deux heures sans s'arrêter. Son narrateur est attachant et la fin du roman particulièrement réussie.

Ce roman a été couronné du Prix Campiello et du Prix Viareggio Repaci en 2000.

lundi 20 octobre 2008

"Casse toi pov con"

Murder, London-New York de John Creasey


Lu très rapidement aujourd'hui, Murder, London-New York de John Creasey. Une jeune femme est tuée à Londres, le visage sauvagement lacéré. Peu de temps après, un vieil homme est assassiné dans des circonstances similaires à New York. Bof… Histoire assez traditionnelle, un peu bateau, je me suis quelque peu ennuyée.

L'Approbaniste d'André Billy (Flammarion, 1937)


Profitant d'une vilaine angine, j'ai lu
L'Approbaniste d'André Billy (Flammarion, 1937).
Guillaume Feuvée, pour pouvoir accéder à une éducation gratuite, est envoyé au collège de la Providence, dans l'Ecole apostolique qui prépare les missionnaires jésuites. Toutefois, si sa foi est réelle, il n'a pas vraiment la vocation et s'intéresse plus à la poésie.

Devenu approbaniste (avant de devenir éventuellement congréganiste), il ne parvient pas à appliquer son talent poétique à des sujets religieux, au grand dam du Père de Maulny qui a lui-même sacrifié sa plume à sa vocation religieuse et qui reconnaît dans le jeune Feuvée un vrai espoir littéraire.

Toujours aussi merveilleusement désuet…

Yves Jamait, "C'est pas la peine" et "Le Coquelicot"

On vient de me faire découvrir ceci:




(pas vraiment con)

samedi 18 octobre 2008

La Périchole

J'ai chanté La Périchole ce soir lors de la soirée du Choeur du Balory (mais moins bien, bien sûr)



Marie-Françoise Bounadi avons aussi fait un petit choeur sur "Les forçats du gosier" de Chanson Plus Bifluorée (parodie de "Vois sur ton chemin") que nous avons dédié à notre chef.

jeudi 16 octobre 2008

Jean-Paul Dubois, John Le Carré et Jean-Christophe Grangé à La Grande Librairie

Jean-Christophe Grangé était sur France 5 ce soir (je n'aime pas du tout cet écrivain, mais chacun ses goûts) à La Grande Librairie.
Visiblement, son dernier roman est inspiré par ceci:


John Le Carré, que j'aime beaucoup par contre, était également interviewé, chez lui, en Cornouailles (j'ai visité cette région d'Angleterre alors que j'avais 17 ans et j'en garde une nostalgie profonde).

A noter aussi, la présence sur le plateau de Jean-Paul Dubois, écrivain toulousain, dont j'adore l'oeuvre et dont j'ai la ferme décision de lire le dernier roman.

Madame d'André Billy


Je viens de finir la lecture de Madame d'André Billy. Ce roman décrit les affres du Père Le Dréau, ancien dramaturge, retiré au monastère après bien des déconvenues (dont une aventure sentimentale ratée avec une actrice). Il y tombe sous l'influence de Madame, qui dirige le couvent proche. Cette femme, à la forte personnalité, le conseille dans ses choix.

Mais un jour, un ancien ami du Père, Patrice Faur, vient lui rendre visite pour lui demander l'autorisation de monter une pièce écrite avec Letheil, Le Sang de la lance. Or, Letheil était l'oncle de Madame. Sur les conseils de celle-ci, Le Dréau monte à Paris pour y rencontrer les acteurs (dont Stéphanie, son ancienne maîtresse) et voir les décors. Lorsqu'il découvrira que la pièce est montée avec les fonds du nouvel amant de Stéphanie, il devra se montrer à la hauteur de sa nouvelle réputation de religieux. Le défi sera de taille.

Ce roman, un peu suranné, a beaucoup de charme. Je l'ai trouvé bien construit, bien écrit et très intéressant (publié en 1954, ce roman semblait parler d'une autre planète.)

mercredi 15 octobre 2008

Exposition Sherlock Holmes en bulles à la Médiathèque de Melun


Un petit saut à l'exposition "Sherlock Holmes en bulles" à la Médiathèque Astrolabe de Melun… Un peu court, mais pas mal fait. Même s'il manque Bonte, par exemple (des bandes dessinées de Croquet et Bonte.)

Voici quelques images…
La conférence de Bob Garcia, "Tintin à Baker Street" , autour des univers de Tintin et Sherlock Holmes, aura lieu le mercredi 29 octobre 2008 à 15h30.

mardi 14 octobre 2008

Coup de coeur pour une oeuvre: Pèlerin parmi les ombres, présenté par Dominique Pilon


Dominique Pilon, fils de Veno Pilon, présentait aujourd'hui Pèlerin parmi les ombres de Boris Pahor à la Médiathèque Astrolable de Melun.

Il a longuement parlé de la situation de Trieste, de son histoire compliquée, de son annexion à l'Italie après la Première Guerre Mondiale, de la persécution des Slovènes par les Chemises brunes dès 1920, de la résistance de Pahor, de son combat pour les langues minoritaires.

Il a également parlé de son amitié pour Pahor. Bref, cette présentation fut particulièrement enthousiaste, enrichissante et touchante. Il a également fait circuler des catalogues des oeuvres de Zoran Music et Lojze Spacal, autres artistes slovènes qui défendent leur culture, la couleur de leur pays. Music a peint les camps, d'où le lien évident avec Pahor.

Merci à Dominique Pilon pour cette présentation enrichissante.

Concert de Michel Portal, Bojan Z, Bruno Chevillon et Joey Baron


Nous nous sommes rendus hier soir au Théâtre des Champs Elysées pour y voir un quartet exceptionnel: Michel Portal (clarinette, saxophone, bandonéon), Bojan Z (piano, clavier), Bruno Chevillon (contrebasse) et Joey Baron (batterie).

Le concert était absolument fantastique: Portal et Chevillon produisent des sons extraordinaires et étranges, le quartet s'entend fabuleusement bien et leur plaisir de jouer ensemble était palpable. Je suis une fan de Bojan Z, donc j'étais aux anges de le voir intégrer ce quartet Michel Portal.

La soirée fut absolument fabuleuse. Quand on est amateur de jazz, c'était une soirée à ne pas manquer.

lundi 13 octobre 2008

Van Gogh et Monticelli, cousins à la mode provençale

"Comme il vous plaira" de Monticelli

Annette Gélinet, conférencière de la ville de Melun, présentait aujourd'hui un travail sur Adolphe-Joseph Monticelli intitulé "Van Gogh et Monticelli, cousins à la mode provençale". Elle partait de l'exposition Van Gogh/Monticelli qui se tient actuellement à Marseille. La conférencière traitait de l'oeuvre de Monticelli pour montrer en quoi il avait inspiré Van Gogh, héritage que ce dernier revendiquait.

Elle a remarquablement bien analysé les influences que Monticelli a subies (Degas, Ziem, Diaz de la Peña, etc.), puis la façon dont il s'est forgé un style bien particulier, avec un travail sur la matière (brosses courtes, coupées, plus dures, travail au chiffon et au doigt, etc.)

L'analyse des couleurs était particulièrement réussie, attirant l'attention sur les taches vives, souvent de couleurs primaires ou de blanc, qui marquent les paysages de Monticelli.

Bref, comme toujours, Annette Gélinet sait faire aimer ses sujets…


"Paysage de Provence"

samedi 11 octobre 2008

Pèlerin parmi les ombres de Boris Pahor


L'UIA et la Médiathèque de Melun, suite au Printemps slovène cette année, ont mis
Pèlerin parmi les ombres de Boris Pahor au programme de leur Coup de Coeur pour une oeuvre de mardi prochain.

Il s'agit du récit, par un survivant des camps de concentration, de ses années entre les mains des nazis. Revenant quarante ans après la fin de la guerre au camp du Struthof, un Slovène, au milieu des touristes, se sent en décalage par rapport aux personnes qui l'entoure.

Il revit alors la violence de la faim, des coups, de la misère, de la maladie. Il parle avec force de la douceur d'une douche chaude… chauffée par les cadavres des camarades morts, brûlés dans les fours crématoires.

Boris Pahor fut envoyé au Struthof; puis, avec l'avancée des alliés, il dut, comme bien d'autres, reculer vers Dachau et Bergen-Belsen. 

J'avais tenté de lire Printemps difficile il y a plusieurs mois et je n'avais pas accroché du tout. Pèlerin parmi les ombres est, par contre, beaucoup plus fort, absolument bouleversant.

La jeune captive du Pathet Lao de Souvannavong V. (fayard, 1993)


Je viens de finir de lire La jeune captive du Pathet Lao de Souvannavong V. (Vongprachanh) que j'avais emprunté à la Bibliothèque de Fels. Il s'agit du récit autobiographique des années de captivité d'une jeune Laotienne arrêtée dans son lycée en 1975 (alors qu'elle n'avait que 15 ans) pour raisons politiques. Elle passa deux années en camp de rééducation sans pouvoir donner la moindre nouvelle à sa famille.

Elle faisait partie d'un parti politique modéré, le Lao Houam Sapham (parti de l'union lao), dirigé par Bong Souvannavong qui disparut aux mains de ses geôliers communistes. Mais les opinions de la jeune fille n'eurent pas l'heur de plaire aux communistes. Battue, maltraitée, elle vécut dans des conditions misérables, passant d'un camp à l'autre.

Elle parvint finalement, après sa libération, à fuir en Thaïlande d'où elle put, grâce à des soutiens efficaces, partir vers la France (elle retrouva sa mère là-bas.)

Souvannavong V. rédige ici un cri en faveur de la démocratie et un rejet de la violence et de l'humiliation d'autrui. Ce texte fort est absolument bouleversant. Je l'ai lu d'un trait et n'ai pu dormir avant d'avoir tourné la dernière page.

lundi 6 octobre 2008

Chorale


Aujourd'hui, répétition du Choeur du Balory (comme tous les lundis soirs d'ailleurs).

Voici une photo de la soirée.

jeudi 2 octobre 2008

Le Décalogue


J'ai fini de lire
Le Décalogue très rapidement. C'est vraiment bien et la fin est très inattendue… Le tome XI est, par contre, un peu de trop.