lundi 30 avril 2007

Vivent les mouches


Je viens de faire une petite parodie de "Vivent les bananes" en hommage à Plantu.

Voici donc "Vivent les mouches"

- La Tribune, Minute, Le Figaro, Jasmin, Elle, Femme actuelle...
- Hé Monsieur !
- Monsieur ?
- Vous n'avez pas
Le Monde ?
- Non monsieur, nous n'avons pas
Le Monde.
- Ben qu'est c'que vous avez alors ?

- La Tribune, Minute, Le Figaro, Jasmin, Elle, Femme actuelle...

J'aime pas les moustiques, ils sont trop piquants
Vivent les mouches parce que c'est énervant
J'aime pas les frelons, les trucs vrombrissant
Vivent les mouches parce que c'est énervant

Les meilleurs humoristes l'appellent Anastasie
De Voltaire à Daumier ils l'ont tous bien haïe
Ah ben moi j'veux bien vous croire, mais en attendant,
Vivent les mouches parce que c'est énervant

Les hommes politiques surtout les plus chiants
A toutes les mouches préfèrent la flatterie
Mais les lecteurs du
Monde, Libé ou Charlie
Aiment les mouches parce que c'est énervant

Même les plus inconnus parmi les hommes célèbres
Apprécient les vertus d'une presse sans vertèbres.
Les plus grands ministres, même les présidents
Haïssent les mouches, parce que c'est énervant

J'n'aime pas les serpents car c'est trop fuyant vous n'trouvez pas?
Oh que si et on ne sait jamais par quel bout les prendre

- Et toi, Nicolas, aimes-tu les mouches?
- Non parce que le symbole ne me plaît point! Oh et puis comme interlocuteur, TF1 est tellement mieux.

- Et toi, Ségolène, aimes-tu les mouches?
- Oh oui oh oui.
- Et pourquoi?
- Et bien et bien, et bien, et bien parce que c'est énervant





Paroles d'origine de la chanson (la musique est ici)
- Pistaches salées ! Amandes, noisettes, bonbons acidulés, cacahuètes, caramels...
- Hé garcon !
- Monsieur ?
- Vous n'avez pas d'bananes ?
- Non monsieur, nous n'avons pas d'bananes.
- Ben qu'est c'que vous avez alors ?
- pistaches salées, amandes, noisettes, bonbons acidulés, cacahuètes, caramels...


Beuh...
J'aim'pas les noisettes : on s'y casse les dents.
Vivent les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !
J'aime pas les sucettes, les bonbons fondants.
J'aime les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !

Les dieux de l'ancien temps, aimant la fantaisie,
À tout autre aliment préféraient l'ambroisie.
Ah ben moi j'veux bien vous croire, mais en attendant,
Vivent les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !

Les plus grands poètes, même les décadents,
Aiment les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !
Tous les hommes de science, même les plus pédants,
Aiment les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !

Même les plus inconnus parmi les hommes célèbres
Apprécient les vertus de ce fruit sans vertèbres.
Les plus grands ministres et même les présidents
Aiment les bananes, pas'qu'y a pas d'os dedans !

J'n'aime pas les asperges, c'est intimidant vous n'trouvez pas ?
Oh que si ! Et on n'sait jamais par quel bout les prendre...

J'aime les bananes parce qu'elles n'ont pas le goût de la cannelle...
Et je déteste la cannelle !

- Et toi Jean-Pierre, aimes-tu les bananes ?
- Non !
- Et pourquoi donc ?
- Eh dame, parce que le goût ne m'en plaît point.
Oh... et puis comme couleur, les épinards sont tellement plus ravissants !

- Et toi Gudule tu les aimes les bananes ?
- Oh oui !
- Et pourquoi ?
- Ah ben, ah ben, ah ben, pas'qu'y a pas d'os dedans !

Sarkozy ou docteur Folamour?

Lors d'un entretien, Nicolas Sarkozy parle du Président déclenchant la force de frappe au futur (non au conditionnel) et mime la scène.

Voici une jolie analyse de l'affiche de campagne de Sarkozy.

LDH

La Ligue des Droits de l'Homme appelle à voter Sarkozy. Cela n'est pas une surprise!

AFP/Archives - Olivier Morin

Dans un communiqué, la LDH rappelle qu’elle a adressé 55 questions sur les droits de l’Homme, la démocratie et la citoyenneté à huit candidats après avoir exclu Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen ainsi que “les candidats de lobbies Nihous et Schivardi”.

Elle indique que sept des huit candidats (François Bayrou - UDF, Olivier Besancenot - LCR, José Bové - altermondialiste, Marie-George Buffet - PC, Arlette Laguiller - LO, Ségolène Royal - PS et Dominique Voynet - Verts) ont répondu à ce questionnaire.

La LDH indique que sur la base de son questionnaire, dans lequel les questions sont affectées d’un coefficient en fonction de leur importance, la LDH a évalué les réponses des candidats afin de déterminer leur indice d’attachement aux droits de l’Homme.

Dominique Voynet arrive en tête avec 67 points sur 70, soit 19,14 sur 20, devant Olivier Besancenot (66,5 soit 19/20). Viennent ensuite Marie-George Buffet (66 soit 18,86/20), José Bové (55 soit 15,71/20), Ségolène Royal (42,5 soit 12,14/20), François Bayrou (27,5 soit 7,86/20).

Nicolas Sarkozy arrive en queue de peloton avec 2 sur 70 soit 0,57/20, sur la base de ses déclarations publiques puisqu’il n’a pas répondu.

Arlette Laguiller ayant répondu à une seule question, elle n’obtient pas de note de la LDH.

Chansons très… on et… un rappeur de génie

Je dois avouer, même pas sous la torture, avoir acheté le 45 tours de cette chanson:


Il semblerait que cela ait été repris par Bébé Lily (orchestration atroce, et le rhum coca est devenu du Nutella!)

Bébé Lily est également l'interprète abominable de chefs d'oeuvre tels que Allo Papy ou Dans la jungle, etc.

Pour éviter de n'avoir parlé que de chansons vraiment nulles, voici du drôle talentueux: Kamini et son "Marly Gomont".


Son dernier tube fait l'objet d'accusations de racisme inversé (bref, anti blanc). Je pense que le second degré échappe à bien des gens. Il reprend les poncifs utilisés contre les noirs et les renverse. Bref, Kamini, continue. J'adore ton beat et tes textes.


Donc allez sur son site et jetez un oeil à cette parodie de "Marly Gomont".

Mention spéciale: Henri Salvador

J'ai ouï dire que ma mention spéciale reprochait à la jeune génération d'artistes de chanter n'importe quoi. Il aura donc droit à une mention spéciale pour ses chansons à textes.

Donc tout d'abord un hommage touchant et émouvant à Rigoletto de Verdi:


Ensuite une vision profonde de la politique française:


Puis une description précise d'un défenseur des pauvres et des opprimés:


Un hommage à une grande entreprise nationale et nationalisée qui est le fleuron de la France:


Il a chanté avec les chanteurs les plus doués:

L"ego surdimensionné" de Sarko


Au lendemain du 22 avril, certaines chaînes américaines du câble ont retransmis des moments importants de notre soirée électorale. Les francophones américains ont ainsi pu faire un bond lorsque les sous-titres ont indiqué, pendant le discours de Sarkozy: "J'invite les Français à rallier mon ego surdimmensionné."

Même si la campagne en France n'a pas le même écho aux Etats-Unis que chez nous, je pense qu'un traducteur assez drôle sévit de l'autre côté de l'Atlantique! (Par ailleurs, il a répété deux fois "that we can", donc la phrase ne veut plus dire grand chose.:-((

"Le ridicule ne tue pas"?


J'ai bien fait de demander un journal de campagne à côté de mon blog. J'y lis aujourd'hui, sur le site des jeunes UMP du 15ème arrondissement:

"Ségolène ROYAL, le ridicule ne la tue pas…
Ségolène ROYAL ne cessera t-elle donc jamais de nous étonner ? Voilà que la candidate socialiste, après quatre mois de campagne vide et creuse menée à bâton rompu contre son parti et ses cadres, entend consacrer cette dernière semaine à « prévenir les Français contre Nicolas SARKOZY ». Le cap est maintenu au PS. Ségolène ROYAL qui s’illustre par l’atonie de ses propositions ne doit pas aller sur un terrain largement occupé par Nicolas SARKOZY, celui des idées. Alors, la politique de caniveau devient son étendard et la démagogie son hymne.

Après avoir déserté les idées de la gauche pour pavaner dans un grand hôtel parisien auprès de François BAYROU qui une semaine plus tôt ne « valait pas mieux que Nicolas SARKOZY », Ségolène ROYAL poursuit sur le terrain glissant de la diabolisation. Et puisque le ridicule ne tue pas sur les terres socialistes, Ségolène ROYAL conteste même à la presse les chiffres des participants à la réunion de Bercy organisée par Nicolas SARKOZY. 30 000 personnes selon la presse, 20 000 selon Madame ROYAL. A t-elle oublié les 10 000 personnes à l’extérieur ou craint-elle de ne pouvoir faire l’équivalent ?

La candidate socialiste doit se rappeler qu’elle est au second tour d’une élection présidentielle et que les Français la jugeront sur son programme et ses idées pour le pays. L’indécence dont elle se gargarise depuis le premier tour est calamiteuse pour le débat démocratique. La surenchère médiatique, les pressions exercées directement par Ségolène ROYAL sur le syndicat de la presse régionale, l’exploitation de la haine, les marchandages, rien ne nous aura été évité par la candidate socialiste. Si ce n’est le débat…
"

Que je sache, la seule personne dans cette campagne qui a répondu à ses adversaires, même ceux de son propre camp, par un récurrent "je vais te casser la gueule", c'est Nicolas Sarkozy. (voir mon blog) Cela donne une notion assez claire du terrain des idées sur lesquelles il veut se battre. Quant à la pression sur la presse, étant donné que M. Sarkozy est soutenu par les grands noms de la presse, cela fait bien longtemps qu'il les a dans la poche. Mais cela ne lui suffit pas, il menace, vitupère, insulte la rédaction de France 3, vient geindre auprès de Plantu. L'exploitation de la haine? Ma réponse tiendra en un mot, jamais entendu dans la bouche de Ségolène: "kärcher".

Paille, poutre, et tout le toutim!

L'Orchestre des Légumes de Vienne


Tous les légumes
Au clair de lune
Étaient en train de s'amuser, zé !
Ils s'amusaient, zè !
Tant qu'ils pouvaient, vè !
Et les passants les regardaient. dè !
Un cornichon tournait en rond
Un salsifis se faisait tout petit
Une pomme de terre sautait en l'air
Et un chou-fleur se dandinait avec ardeur !


Cette petite chanson française me permet d'introduire un concept novateur


L'Orchestre des Légumes de Vienne
Cet orchestre, qui joue uniquement sur légumes frais, est composé de:

Jürgen BERLAKOVICH
Nikolaus GANSTERER
Susanna GARTMAYER
Barbara KAISER
Matthias MEINHARTER
Jörg PIRINGER
Richard REPEY
Ingrid SCHLÖGL
Marie STEINAUER
Ulrich TROYER
Tamara WILHELM

Le résultat est assez amusant, je trouve. Vous trouverez leur présentation ici

Chansons très… on

J'ai oublié Annie Cordy. Je suis tombée sur une version rock de Tata Yoyo
Egalement tout Carlos (paix à l'âme de Françoise Dolto dont il parle dans sa chanson Papayou
Et autres chefs d'oeuvre de Dario Moreno (par exempleLa Marmite
Ou encore cela: Superstar de Charlotte Julian (repris ici par Le Grand Jojo)
La Salsa du Démon du Grand Orchestre du Splendid
L'intégrale de la Bande à Basile, dont La bande à Basile
Et La Danse des canards

Je crois avoir fait le tour de ce dont je me souviens des fêtes de Cagnotte (Landes)!

dimanche 29 avril 2007

Image du jour


Petite pensée pour ma mère qui est en rééducation après une opération de la hanche. J'espère que le café au Centre de Rééducation est meilleur que celui de la clinique. Si quelqu'un peut lui imprimer cette page et la lui amener…

Sécurité sociale

Je choisis de relayer ici l'appel contre la franchise proposée par Nicolas Sarkozy, premier pas vers la privatisation de notre système de santé. (Ça me fait tout bizarre d'associer dans la même phrse Sarkozy et le mot franchise.

"Merci à tous. Merci aux 21.000 signataires …

Vous avez signé l'Appel contre la franchise Sarkozy et nous vous en remercions.

Votre mobilisation a permis enfin de faire entrer les enjeux de la protection sociale dans le débat présidentiel.

Parce que de nombreux médias évitaient cette question, beaucoup d'entre vous ont découvert ce projet en signant l'Appel.

Nous souhaitons rappeler en quoi la franchise diffère de ce qui existe déjà sous forme de ticket modérateur, de forfait journalier hospitalier ou de forfait sur les consultations et les actes de biologie.


Ce dont il est question aujourd’hui pour le candidat UMP, c'est d'utiliser ces franchises pour stabiliser les dépenses d'assurances maladies prises en charge par la collectivité, c'est à dire mettre en place un système où l'assuré social n'est remboursé qu'à partir d'une certaine somme de dépenses de santé, CETTE SOMME VARIANT EN FONCTION DE L EQUILIBRE DES COMPTES.

Or l’équilibre des comptes ne dépend pas seulement des dépenses de santé, de leur légitimité, mais aussi des recettes, et de la base de calcul de ces recettes ( les revenus du travail sont mis à contribution beaucoup plus que ne le sont les revenus financiers).


Ainsi, si le chômage augmente, entraînant une diminution des recettes … et bien on augmente la franchise et donc ce qui reste à la charge des assurés augmente mécaniquement, sans tenir compte de l'organisation du système de soins, de gaspillages éventuels ou de nouvelles dépenses de santé à couvrir parce que la population vieillit ou toute autre raison qui peut déséquilibrer les dépenses de santé.

La Sécurité Sociale rembourse un montant global que décide le gouvernement, les assurés se débrouillent pour le reste.

Ce système, c'est la fin de l'assurance maladie solidaire, c'est l'enterrement de notre protection sociale telle qu'elle fonctionne depuis 1945. Il sera toujours temps après de se gargariser avec le
meilleur système de santé du monde, s'il est réservé à ceux qui ont les moyens de se le payer.

De nombreux Français, nous le constatons tous les jours, sont encore ignorants de l’existence ou des mécanismes de cette franchise qui mettra un terme à notre système d’assurance-maladie solidaire. Nombre d’entre vous nous écrivent en nous demandant de solliciter les médias à ce sujet en période de campagne …

Mais la diffusion de cette information dépend de chacun de nous, de chacun de vous.

Vous pouvez récupérer sur le site, imprimer et utiliser un document qui vous permettra de récolter des signatures de personnes de votre entourage qui n’ont pas accès au Net, et de les inscrire ensuite vous-mêmes sur le site.

Il est encore temps de diffuser notre Appel contre la Franchise autour de vous, pour le faire signer et pour informer largement de la dangerosité des mesures qui sont proposés par le candidat Sarkozy."

Et si aujourd'hui c'était la saint Nicolas?

Les élections nous valent des trouvailles géniales. La première est un peu ancienne, je l'avais découverte chez Daniel Mermet sur France Inter.

La contredanse hongroise



Un Hongrois chez les Gaulois



Le vrai Sarkozy

Sarkozy


Voici une chanson d'Olaf Hund, Nicolas Police

Je dédie cette chanson à Mon ami Jean-Jacques Reboux, directeur des Editions après la Lune qui a testé pour vous la violence policière.

Chanson pas con, mais décallée


Also Sprach Winnie l'Ourson (extrait musical ici)

La nuit s'achève les étoiles pèlent le jour se lève
ta mère vêle & ton rêve amer commence en transe
& sans trêve en enfer car tu sais qu'on achève
les nouveaux-nés les veaux de l'année qui cassent la cadence
dès que tu nais on te met le pied à l'étrier

& faut ramer toute la journée tu es damné
tu es fiché sur le fichier qui fait chier les
fauchés échauffés & les chattes échaudées
& giflé par le chef qui te dit : l'apprenti
si tu fais ci tu fais pas ça tu sais la vie
c'est pas du cinéma ; qui rit le mercredi
vendredi pleurera & sans doute cramera
son karma comme un rat le mardi ; oh la la l'abruti
qui l'employé du mois jamais ne deviendra
also sprach winnie l'ourson

peu à peu t'avances dans la danse mais faut apprendre
à reculer à t'effacer faut pas comprendre
faut pas toucher pas mettre les yeux dans le même panier
ni les doigts dans le nez des mémés aux gros nénés
pas fumer dans les cabinets ni picoler
sur l'oreiller : boire ou bander il faut choiser
la vie c'est pas comme dans une salle de projection
avec du pop-corn à la con & les deux mains
nichées sur des nichons au bout de l'hameçon
de l'âme-soeur qui te fait l'ascension de ton bandonéon
& quand les petites culottes mouillent & se retrouvent soûles
dans la foule vas-y cool roule & roucoule ma poule
la vie c'est pas qu'un vit y a tous les sans q.i
qui drucker le dimanche & nohain le jeudi
also sprach winnie l'ourson

mais y a pas que les conneries futiles & dérisoires
qui flinguent le quotidien du citoyen moyen
il y a les horreurs que nous livre l'histoire
à la une des journaux pour faire jouir t.f.1
entre bombardements accidents tremblements
de terre ici ou là dans l'attentat du temps
pas la peine de t'inscrire pour les tribulations
du roumi jean marie parti en algérie
pour que t'aies la vision des cruelles perversions
ineffables infamies de ces démocraties
it's not utile itou de relire cheyenne autumn
ou autre chose de marie sandoz pour connaître la cause
des névroses des nécroses overdoses cirrhoses
des autochtones
piégés par la psychose des visages roses moroses
also sprach winnie l'ourson

pas la peine de revoir "le mépris" de godard
ni "la honte" de bergman ni "gang bang à cuba"
pour finir en paumé à la sortie des gares
entre une vieille hétéro deux diesels & trois rats
& quelques veuves austères -militantes limitées
dévorant les rognons de leurs enfants morts-nés
pas la peine d'écouter la fin du titanic
vue par gavin bryars déjà tu coules à pic
déjà l'ultime question n'attend plus les réponses
aux métaphores obscures obsolètes & absconses
les mots sont des rapaces qui tournent hallucinés
au-dessus du corral où pleurent des fiancés
l'amour est un enfant de coyote enragé
qui fuit le chapparal en emportant les clés
also sprach winnie l'ourson

mais faudra te relever embrayer faire semblant
de gagner de boxer de montrer toutes tes dents
les gens d'ici n'aiment pas les souffreteux-gisants
qui leur donnent l'impression que la vie c'est pas kiffant
tu devras leur faire croire que tu t'en es sorti
que maintenant tu t'en fous que ce qui est dit est dit
même si ça veut rien dire les gens d'ici s'épanchent
si tu leur donnes pas l'illuse d'être des museaux de tanches
parfois faudra aussi faire croire que tu les aimes
que tes synapses cramées te servent encore d'antennes
& leur servir à boire les noyer dans l'amour
dans l'ivresse des caresses des baisers de velours
l'amour est un enfant de poème incongru
qui bugle de son muggle aux remugles d'hallus
les morues de la rue
also sprach winnie l'ourson

maintenant tu es mûr pour le combat dans ton hamac
tu sais tout tu sais rien c'est pareil c'est en vrac
c'est l'éternel scénar c'est l'éternel roman
c'est ce qu'on nous apprend dans l'ancien testament
dans l'odyssée d'homère dans play-boy dans france-soir
dans les pièces de shakespeare les manuels d'histoire
dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l'argus dans le journal des sports
dans batman aristote bukowski ou schiller
van gogh warhol pollock debussy ou mahler
dans fustel de coulanges notorious big aussi
& puis dans la naissance de la tragédie
& dans winnie
oui dans winnie
also sprach winnie l'ourson

samedi 28 avril 2007

El pueblo unido jamás será vencido


Je vois bien une certaine chape de plomb nous tomber sur le coin de la tête le 6 mai s'il n'y a de sursaut électoral. Alors, puisque Sarko admire tant les Etats-Unis et la liberté de penser, je vais le renvoyer à une très belle chanson de Julos Beaucarne à propos de Victor Jara. Nous avons tant aimé la liberté d'expression, mes parents se sont battus pour elle en 1968 et en soutenant Amnesty International.




Julos Beaucarne
Lettre à Kissinger

j'veux te raconter Kissinger
l'histoire d'un de mes amis
son nom ne te dira rien
il était chanteur au Chili

ça se passait dans un grand stade
on avait amené une table
mon ami qui s'appelait Jara
fut amené tout près de là

on lui fit mettre la main gauche
sur la table et un officier
d'un seul coup avec une hache
les doigts de la gauche a tranché

d'un autre coup il sectionna
les doigts de la dextre et Jara
tomba tout song sang giclait
6000 prisonniers criaient

l'officier déposa la hache
il s'appelait p't'être Kissinger
il piétina Victor Jara
chante dit-il tu es moins fier

levant les mains vides des doigts
qui pinçaient hier la guitare
Jara se releva doucement
faisons plaisir au commandant

il entonna l'hymne de l'U
de l'unité populaire
repris par les 6000 voix
des prisonniers de cet enfer

une rafale de mitraillette
abattit alors mon ami
celui qui a pointé son arme
s'appelait peut-être Kissinger

Cette histoire que j'ai racontée
Kissinger ne se passait pas
en 42 mais hier
en septembre septante trois


Julos Beaucarne

Si vous ne connaissez pas Victor Jara, allez l'écouter chanter ici
Et puis pour faire bonne mesure, un peu de Jean Ferrat que je trouve bien dans le contexte actuel. (P.S. Jean, tu n'as jamais "baisé Delphine" :-)))


Jean Ferrat
Le bruit des bottes

Paroles: Guy Thomas. Musique: Jean Ferrat


C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi

Quand un Pinochet rapplique
C'est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert-de-gris

A coup d'interrogatoires
De carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire
De gégène et de tison
Il se peut qu'on vous disloque
Ou qu'on vous passe à tabac
Qu'on vous suicide en lousdoc
Au fond d'un commissariat

Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain

Il se pourrait qu'on m'accuse
Avec un petit gourdin
D'avoir étudié Marcuse
D'avoir été sartrien
Ils auront des électrodes
Ils diront tu veux du jus
Pour connaître la période
Où j'étais au P.S.U.

A moins qu'ils me ratatinent
Pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine
Pour avoir été pédé
A moins qu'ils ne me condamnent
A mourir écartelé
Entre l'amour de Roxane
Et celui du beau Dédé

Il se peut qu'on me douillette
Pour que je veuille attester
Qu'en mil neuf cent soixante-sept
Je lisais l'Humanité
Il se peut qu'on me tourmente
Et qu'on me fasse avouer
Que dans les années soixante
J'étais à la C.G.T.

A moins qu'ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
A moins qu'avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare
Comme ils ont fait à Jara

C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
Il ne faut plus dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
Travaillent aussi du képi

Le petit Nicolas au piquet


Je disais bien qu'on ne prêtait qu'aux riches. Le petit Nicolas a encore fait des siennes (sale môme!) Il n'a bien sûr jamais fait pression sur Canal +, ça promis juré, craché. Mais il est allé se plaindre des caricatures de Plantu qui avait eu l'idée saugrenue de le représenter avec une mouche au-dessus de la tête… comme Le Pen. (Dites donc, Sarko se prendrait-il pour le prophète Mahomet? Manque de bol, je soutient Charlie Hebdo dans l'affaire des caricatures !)

Cela m'amuse d'autant moins que je dois déjà supporter un collègue de travail qui porte plainte ou menace de le faire chaque fois que l'un de ses collègues ose faire la moindre action qui lui déplaît. Au début ça amuse de le voir ça planter, puis ça pourrit l'atmosphère de travail, enfin ça donne envie de l'enfermer dans un placard une journée pour avoir la paix.

Bref, je n'envisage même pas ce que ce type de comportement peut donner au sommet de l'Etat.



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Sarkozy s'est plaint à Plantu de ses caricatures (AFP)
28.04.07 | 17h41

Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle, s'est plaint auprès de Plantu de la façon dont le caricaturiste du Monde le dessinait, rapporte le quotidien dans son édition du week-end.
M. Sarkozy regrettait notamment le fait d'avoir une petite mouche dessinée au-dessus de sa tête, un élément qui agrémente également les représentations par Plantu du leader du FN Jean-Marie Le Pen.

Un motard en tenue avait remis une lettre à en-tête du ministère de l'Intérieur à Plantu, indique la médiatrice du Monde Véronique Maurus, sans préciser la date à laquelle cela s'était passé.

Dans la lettre, Nicolas Sarkozy écrivait: "je n'ai pas manqué de remarquer un détail qui agrémente ma présence sur votre dessin (...): une mouche (....). Je sais qu'elles accompagnent généralement les représentations de Jean-Marie Le Pen (...). J'ignore sincèrement ce qui me vaut un tel traitement, tant je considère avoir, tout au long de ma vie politique, combattu les idées de l'extrême droite: le racisme, l'intolérance, l'antisémitisme"... Il proposait un entretien pour dissiper "le malentendu".

Le lendemain, Plantu a dessiné trois mouches.

La médiatrice du Monde poursuit en racontant que depuis, Nicolas Sarkozy s'est plaint auprès de la direction du journal d'avoir été croqué "en roquet" (selon ses termes) puis d'avoir été affublé d'un brassard "I.N", pour "identité nationale". Pendant la campagne présidentielle, M. Sarkozy a proposé de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale.

"Je ne le vis pas comme une tentative de pression car j'ai la chance d'être soutenu par la rédaction et la direction du Monde", indique Plantu, dont les propos sont repris par Véronique Maurus. Mais "Sarkozy impressionne tellement que s'il y a un pétochard dans la rédaction en chef, la liberté du dessinateur est fichue".

Sollicité par l'AFP, un membre de l'entourage de Nicolas Sarkozy a indiqué ne pas être au courant de cette démarche.


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Pas au courant? Et bien, ils ne savent jamais rien. Mais les soupçons de menaces ayant pesé sur Canal + deviennent de plus en plus probables.

Allez hop, une chanson sur de grands résistants, les Gallois. Donc, de mon copain Jim Rowlands, Yma O Hyd (si ma mémoire est exacte, cela veut dire: "nous sommes encore debout." Les deux premiers couplets portent sur les invasions romaines et normandes. Le dernier portant sur Thatcher, je le dédie au petit Nicolas!

Que celui-ci se souvienne que Plantu a créé, par ses dessins, une base de discussion entre Israël et la Palestine, qu'il a croisé bien des grands hommes et que Sarkozy n'en sera jamais un.

Hubert Félix Thiéfaine et ses amis du Groupe Machin (vive le Jura… des villes et des champs)


Pas franchement con, mais drôle.

La Fille du coupeur de joints

Franchement drôle et à se rouler par terre, Le Très Véritable Groupe Machin (ils ont des mp3 en ligne)

Chanson Plus Bifluorée

Bien sûr, dans la chanson drôle, il y a Chanson Plus Bifluorée (Michel et Sylvain sont landais, ce qui est un gage de qualité… euh, pas toujours, mais là oui !)
George Bush, c'est l'Amérique
L'informatique (extrait)
La gymnastique (extrait)

La grammaire

Descente dans les ateliers de la liberté de la presse, Honoré Daumier

On apprend tous les jours

Je suis très fière de moi, je sais maintenant insérer de la vidéo :-)))

Bilan de Sarkozy: efficacité ou répression ?

Ruth Elkrief annonce le débat

Débat Bayrou - Royal (en version audio seulement)

Je suis méchante langue

Je disais que Ségolène Royal ne parlait pas assez de son bilan or son spot de campagne est un beau résumé de celui-ci. Elle devrait juste développer davantage.

Quand les insultes avaient de la classe

Face aux imprécations, injures et menaces de tout poil proférées par le candidat Sarkozy, je lui propose ici un cours d'insultes pleines de classe.

WHEN INSULTS HAD CLASS

"He has all the virtues I dislike and none of the vices I admire."
-- Winston Churchill

"A modest little person, with much to be modest about."
-- Winston Churchill

"I have never killed a man, but I have read many obituaries with great pleasure."
-- Clarence Darrow

"He has never been known to use a word that might send a reader to the dictionary."
-- William Faulkner (about Ernest Hemingway)

"Poor Faulkner. Does he really think big emotions come from big words?"
-- Ernest Hemingway (about William Faulkner)

"Thank you for sending me a copy of your book; I'll waste no time reading it."
-- Moses Hadas

"He can compress the most words into the smallest idea of any man I know."
-- Abraham Lincoln

"I've had a perfectly wonderful evening. But this wasn't it."
-- Groucho Marx

"I didn't attend the funeral, but I sent a nice letter saying I approved of it! "
-- Mark Twain

"He has no enemies, but is intensely disliked by his friends."
-- Oscar Wilde

"I am enclosing two tickets to the first night of my new play, bring a friend...If you have one."
-- George Bernard Shaw to Winston Churchill

"Cannot possibly attend first night, will attend second...If there is one."
-- Winston Churchill, in response

"I feel so miserable without you, it's almost like having you here."
-- Stephen Bishop

"He is a self-made man and worships his creator."
-- John Bright
(Tiens, c'était avant Sarkozy !)

"I've just learned about his illness. Let's hope it's nothing trivial."
-- Irvin S. Cobb

"He is not only dull himself, he is the cause of dullness in others."
-- Samuel Johnson

"He is simply a shiver looking for a spine to run up."
-- Paul Keating

"He had delusions of adequacy."
-- Walter Kerr

"There's nothing wrong with you that reincarnation won't cure."
-- Jack E. Leonard

"They never open their mouths without subtracting from the sum of human knowledge."
-- Thomas Brackett Reed

"He inherited some good instincts from his Quaker forebears, but by diligent hard work, he overcame them."
-- James Reston (about Richard Nixon)

"In order to avoid being called a flirt, she always yielded easily."
-- Charles, Count Talleyrand

"He loves nature in spite of what it did to him."
-- Forrest Tucker
(Il a connu Sarkozy ?)

"Why do you sit there looking like an envelope without any address on it?"
-- Mark Twain

"His mother should have thrown him away and kept the stork."
-- Mae West
((Tiens, c'était aussi avant Sarkozy !)

"Some cause happiness wherever they go; others, whenever they go ."
-- Oscar Wilde

"He uses statistics as a drunken man uses lamp-posts...For support rather than illumination."
-- Andrew Lang

"He has Van Gogh's ear for music."
-- Billy Wilder

L'image du jour




Ça illustre bien ma méfiance envers les machines à voter!

Voir ce qui se passe en Floride

Le véritable danger Sarkozy

Je viens de découvrir un site intéressant appelé Nicolas Sarkozy, danger majeur. A lire.

On ne prête qu'aux riches


(La faute de grammaire de cette illustration n'est pas de mon fait. Lire: tu l'ouvriras quand je te le dirai.)

Ségolène Royal et François Bayrou ont, hier, accusé Nicolas Sarkozy d'avoir fait pression sur Canal + pour interdire leur débat d'aujourd'hui. Vrai, faux? Pas de preuve en tout cas. L'UMP hurle à la théorie du complot…

Pourtant on ne prête qu'aux riches. En effet, Nicolas Sarkozy est coutumier des menaces aux journalistes et… à tout le monde en fait.

Il a déjà promis d'éjecter la rédaction de France 3 coupable, selon lui, de ne pas lui avoir réservé une place au maquillage en obligeant l'un ds autres invités à aller se faire poudrer ailleurs. Je suppose que M. Sarkozy, comme nous tous, déteste les files d'attente mais de là à virer la rédaction de France 3 il y a un pas. La prochaine fois que je fais la queue devant la boulangerie, je la fais fermer, si si :-)))

Il s'en est également pris à Azouz Bégag (voir article du Monde ci-dessous) et menace régulièrement de "casser la gueule" (sic) à ses opposants.

Il n'est pas de bon ton d'accuser sans preuve, mais il est d'encore moins bon ton de menacer sans cesse. Je ne sais pas si M. Sarkozy a fait pression sur Canal +, mais je pense que, dans le cas où il ne l'aurait pas fait, Canal + avait tout de même quelques raisons de craindre le règne de terreur que M. Sarkozy menace de faire peser sur la liberté de la presse. N'oublions pas qu'il a une grande partie des patrons de presse dans la poche. Cela me rappelle étrangement un sale petit bonhomme qui a un certain temps dirigé l'Italie jusqu'à l'année dernière.


Quand M. Sarkozy menaçait M. Begag : "Je vais te casser la gueule, sale connard !"
LE MONDE | 07.04.07 | 12h23 • Mis à jour le 07.04.07 | 12h23


Dans son livre Un mouton dans la baignoire (Fayard) à paraître le 13 avril, l'ancien ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances Azouz Begag, qui a démissionné du gouvernement jeudi 5 avril, revient sur sa mésentente avec Nicolas Sarkozy. Le conflit avec celui qui est alors ministre de l'intérieur naît d'abord de l'emploi par ce dernier du mot "racaille" et s'amplifie avec les violences dans les banlieues en novembre 2005. Extraits :

"En pleine tempête, on m'a organisé un rendez-vous en tête à tête place Beauvau avec Sarko. Il me reçoit dans son bureau, avec des sourires enrobés de mots doux et m'invite à m'asseoir près de la cheminée, au coin du feu. (...) Il me fixe droit dans les yeux : "Pourquoi tu m'attaques, Azouz ? Moi, je ne t'ai pas attaqué, jamais. Je n'ai même pas réagi à tes propos, tu as vu ?" (...) Il ment. Prétend qu'il n'a pas répondu à mes attaques, mais en fait les ripostes dans la presse se multiplient, orchestrées par ses proches. Ils font de moi l'Arabe ministre qui défend ses frères arabes des banlieues au lieu de défendre les citoyens contre la "racaille" qui infecte la vie des bons Français. (...) Au passage, je lui glisse que mon grand-père est mort en 1918 dans le 23e régiment de tirailleurs algériens dans la Somme. Qui est le plus français de nous deux ? "C'est toi", il reconnaît. Il dit qu'il est hongrois. Puis il me montre son désir de résoudre au plus vite notre mésentente : "Alors, qu'est-ce qu'on fait ?" (...) Sans vergogne, il me propose le prochain mercredi, jour du conseil, de venir le rejoindre place Beauvau et d'aller ensemble, à pied, à l'Elysée sous l'oeil des caméras. Je suis stupéfait. L'homme me prend pour un bouffon ! (...) Il propose alors que nous allions ensemble dans un quartier de banlieue. Je dis : "Oui, mais sans caméra". Je souligne que ce sont les médias qui enveniment les situations, qu'il ne faut donc pas se rendre avec eux dans les quartiers. Il dit que cela ne sert à rien de sortir sans le faire savoir.

Un jour, M. Begag interpellé sur le projet de loi sur l'immigration, croit faire un bon mot en rétorquant : "Je ne m'appelle pas Azouz Sarkozy." Fureur du ministre de l'intérieur qui appelle M. Begag, alors dans le train, qui en fait le récit suivant : ""Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom... Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule, salaud ! Connard !" Je suis cloué à mon téléphone (...) Le ministre de l'intérieur m'a conseillé dans une ultime menace de ne jamais plus lui serrer la main, sinon il allait m'en cuire, "sale connard" que je suis. Je ne sais combien de fois il a projeté ces mots contre mes tympans. Je ne pardonnerai pas."

Raphaëlle Bacqué
Article paru dans l'édition du 08.04.07.

vendredi 27 avril 2007

L'enseignement va devoir devenir rentable, selon Sarkozy

Dans 20 mn, en date d'aujourd'hui, on peut remarquer l'échange suivant:
"Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du système scolaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet objectif ?
Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.

Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?
Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes."

Les services publics, sous Sarkozy, seraient en fait peu à peu (et peu ou prou) privatisés. Nos enfants devront être rentables. L'Etat investira dans leur avenir, gare à ceux qui ne rentreraient pas dans le rang.

Alors, payera-t-on toujours la CMU d'une tranche non rentable de la société ? Chômeurs, RMIstes, handicappés, penseurs, écrivains, philosophes, originaux de tout poil, méfiez vous. Votre avenir est hypothéqué. On vous enverra bientôt casser du caillou à Cayenne !

Vu à Paris (IV° arrondissement)

Chansons …on, le retour

Je suis impardonnable, j'avais oublié Sttellla ! (pardon Denis)
Medley
Les tartines
Les Américains

Pas mal


C'est assez intéressant la créativité en ce moment :-)

Le titre du jour dans Le Monde

LE TITRE DU JOUR
Le front anti-Sarkozy de Royal et Bayrou
L'équipe de la candidate socialiste a accusé le camp de M. Sarkozy d'avoir exercé des "pressions" pour empêcher le débat, censé souligner les convergences avec le candidat UDF, troisième le 22 avril avec 18,57 % et dont les électeurs tiennent la clé du second tour. M. Bayrou a, lui, "la certitude" que Nicolas Sarkozy a exercé des pressions pour faire annuler le débat envisagé par Canal+ entre Ségolène Royal et lui-même. Sur France 2, hier soir, Nicolas Sarkozy a rappelé que "le 6 mai, il n'y aura pas de bulletin François Bayrou".

Je m'inquiète décidément de plus en plus pour notre liberté de penser. Si Sarkozy est élu le 6 mai, je pense qu'il faudra entrer en résistance pour:
1) remporter les législatives
2) parler, parler, parler, parler et ne laisser passer aucune tentative de censure. Au contraire, il nous faudra renverser Anastasie!

Une plume (d'indien) est née


J'ai eu l'honneur de "découvrir" un écrivain il y a quelques années et son premier roman vient d'être publié aux Etats-Unis d'Amérique. How the Strong Survive est le résultat d'un défi que j'ai lancé à Newton Love. Ce dernier l'a remporté haut la main.
Le roman s'appelle How the Strong Survive.

Newton Love crée un Ben Pace à cheval sur deux cultures, à moitié blanc et à moitié Lakhota. Cette notion d'appartenance culturelle résonne fortement chez l'auteur, lui-même dans une situation identique. Ben tente de concilier ses deux origines tout en aidant plusieurs femmes, victimes de viol et dont le violeur bénéficie de protections haut placées. Toutefois, cette mission s'avèrera plus difficile que prévu mais elle sera l'occasion pour ce groupe de femmes de découvrir la culture indienne tout en se réappropriant leur histoire.

Ben Pace est un personnage fort, Newton Love lui offre un roman dont le style est unique, plein d'un humour incroyable qui puise ses sources au sein même de la communauté Lakhota.

J'espère sincèrement que How The Strong Survive sera le premier d'une longue série de romans dont Ben Pace sera le héros.

jeudi 26 avril 2007

Sarkozy en caméra cachée

Il faut absolument écouter ça.

Un petit jeu de mot pour bien commencer la journée




Grosse journée : 8h30-20h (avec une soirée Virginia Woolf de deux heures à l'ICP de 18 à 20h)

mercredi 25 avril 2007

Message perso pour Guillaume


Je n'ai pas trouvé où justifier à droite (pas sûre d'avoir envie de le faire d'ailleurs). A droite, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, moi je justifie à gauche. :-))) Mais j'ai trouvé comment insérer des photos. J'en ai mis une pour Abel dans le message sur les dinosaures. J'ai peut-être trouvé la chanson, Caillou, "Les dinosaures".

Interruption: ma belle soeur vient justement de me trouver "les dinosaures".

Je pensais que ça devait être la famille Pierrafeu, en fait c'est ça

Lu dans la Tribune

Heureusement, j'ai cassé le joint de culasse de ma 306 avant les élections et j'ai acheté une Clio, j'aurais pu voter Sarkozy sinon. Ils n'ont rien d'autre à faire, les sondeurs ? Personne ne les attend à la maison pour regarder la soirée électorale ?


Politique
La Tribune.fr - 25/04/07 à 18:58 -
Présidentielle
Les propriétaires de Renault préfèrent Ségolène Royal, ceux de Peugeot Nicolas Sarkozy
Les deux candidats au second tour de la présidentielle se départagent les voix des propriétaires d'automobiles. Ségolène Royal recueille le plus des voix chez les détenteurs de voitures Renault, alors que Nicolas Sarkozy est préféré par les propriétaires de Peugeot et de Citroën.
Catégories socio-professionnelles, âge et ... voitures. Un sondage réalisé dimanche à la sortie des urnes par le CSA pour l'Argus de l'automobile a révélé que les propriétaires de Renault ont plus voté pour Ségolène Royal au premier tour de l'élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy. En revanche, le candidat de l'UMP a recueilli davantage les votes des Français équipés en Peugeot et Citroën.

Ainsi, 29% des propriétaires de Renault ont voté pour la candidate socialiste au premier tour, 25% pour le candidat de l'UMP, 20% pour François Bayrou et 10% pour Jean-Marie Le Pen. Tandis que 32% des détenteurs de voitures Peugeot ont opté pour Nicolas Sarkozy, 28% pour Ségolène Royal et seulement 14% pour François Bayrou, à égalité avec Jean-Marie Le Pen. De même, les automobilistes roulant en Citroën ont voté à 30% pour Nicolas Sarkozy, 24% pour Ségolène Royal, 17% pour François Bayrou et 13% pour le candidat frontiste.

Il n'en reste pas moins que sur cent personnes ayant une voiture française, Nicolas Sarkozy reste en tête du premier tour avec 28%, contre 27% pour Ségolène Royal, moins distancée que dans la moyenne nationale. François Bayrou a recueilli 18% des voix et Jean Marie Le Pen 12%.

Les personnes possédant une voiture étrangère ont également plus voté pour le candidat de l'UMP. Sur cent personnes, 38% ont voté pour le candidat présent au second tour, 21% pour la candidate socialiste et 18% pour François Bayrou. Nicolas Sarkozy fait ses plus gros scores chez les détenteurs de Ford avec 42% des voix et ceux de Toyota avec 39%. Les propriétaires de Volkswagen ont offert à François Bayrou la deuxième place du scrutin avec 27% des suffrages, derrière Nicolas Sarkozy à 30%.

Enfin, le sondage a également pris en compte ceux qui ont fait le choix du "sans voiture". La candidate socialiste arrive largement en tête à 31%, devant Nicolas Sarkozy à 25%, François Bayrou à 24% et 7% pour Jean-Marie Le Pen.

la tribune.fr

Après le 6 mai…


No comment :-)

Baisse de régime



Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens moyennement optimiste ce soir. Hausses et baisses d'humeur, ça dépend des jours. De toute façon, ça va être très dur. C'est vraiment serré. Je ne m'attendais pas du tout à ce que Bayrou appelle à voter Ségolène. Sa neutralité dans l'affaire me semble absolument normale. Plus amusant sont les propos qu'il a tenus sur Sarkozy alors que celui-ci lui proposait une alliance en vue de faire basculer Chirac de son socle. Je voudrais bien être une petite souris dans l'isoloir le jour où Chirac va voter. :-)))

Ich weiß nicht was soll es bedeuten,
Dass ich so traurig bin;
Ein Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.

Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fließt der Rhein;
Der Gipfel des Berges funkelt
Im Abendsonnenschein.

Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar;
Ihr goldnes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr goldenes Haar.

Sie kämmt es mit goldenem Kamme
Und singt ein Lied dabei;
Das hat eine wundersame,
Gewaltige Melodei.

Den Schiffer im kleinen Schiffe
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur hinauf in die Höh.

Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn;
Und das hat mit ihrem Singen
Die Lore-Ley getan.


Heinrich Heine, "Die Lorelei"

Les Etats-Unis et la peine de mort

Les tests ADN innocentent un 200e condamné aux Etats-Unis
LEMONDE.FR avec AFP | 23.04.07 | 19h57 • Mis à jour le 23.04.07 | 20h02

Jerry Miller, âgé de 48 ans, a passé 25 ans en prison pour un viol qu'il n'a pas commis. Lundi 23 avril, il a été blanchi de toutes les charges qui pesaient contre lui. C'est le 200e condamné innocenté grâce à des analyses ADN aux Etats-Unis.
Jeune Afro-Américain de 22 ans, il vient de quitter l'armée quand il est arrêté pour l'enlèvement et le viol d'une femme à Chicago en 1981, dans un garage. Deux garagistes, qui prétendent avoir vu l'auteur des faits, l'identifient formellement. Tout comme la victime, lors du procès qui se déroule l'année suivante. Jerry Miller nie, lors de l'audience. "J'étais dévasté, se souvient-il dans le Chicago Tribune. Le juge m'a affirmé que la preuve était accablante. J'étais complètement déprimé."


Reconnu coupable, M. Miller est condamné à 45 ans de réclusion criminelle. Durant sa détention, il se consacre à la lecture des philosophes et d'ouvrages spirituels. "Je n'ai pas connu la joie, le bonheur. C'était affligeant d'être enfermé chaque nuit. Mais j'ai décidé de refuser la douleur, la déception, et les blessures".

LIBERTÉ CONDITIONNELLE

Placé en liberté conditionnelle en mai 2006, il doit encore porter un bracelet électronique et rester sujet aux restrictions et humiliations imposées aux agresseurs sexuels qui ont purgé leur peine.

Saisie de son dossier en 2005, l'association Innocence Project a obtenu que des analyses ADN soient effectuées sur le sperme retrouvé sur les habits de la victime. Les résultats ont permis d'innocenter M. Miller, et de découvrir le véritable violeur, un homme dont l'ADN était enregistrée dans un fichier national parce qu'il avait été entre-temps condamné pour un autre crime.

Cette décision porte à 200 le nombre de condamnés à des lourdes peines, parfois même à la peine de mort, innocentés des années plus tard grâce à des analyses ADN, selon Innocence Project. Le premier remonte à 1989, mais la plupart ont eu lieu depuis 2000.

Clin d'oeil

Image hébérgée par hiboox.com

Sarkozy et la scientologie

Voici un intéressant documentaire sur Sarkozy et la scientologie. L'interview de Sarko à la fin est édifiante : et, après, on ose dire que c'est Ségolène Royal qui ne connait pas ses dossiers ! Deux poids, deux mesures, comme toujours !

mardi 24 avril 2007

Le Corps de Liane de Cypora Petitjean-Cerf (Stock)


Pendant les vacances, j'ai lu Le Corps de Liane de Cypora Petitjean-Cerf (Stock, impr. 2006. -1 vol. (337 p.), 22 cm. ISBN : 9782234059450. 19 €).

Un roman remarquable, à la fois léger et profond, sur une tribu de femmes et sur l'un de ses membres, une adolescente en pleine crise de croissance, Liane. Ce groupe, sans présence masculine réelle à l'exception de quelques étoiles filantes, crée un univers très unique.

Cypora Petitjean-Cerf, telle une artiste de cirque, jongle avec le concept de féminité. Rien ne lui résiste. Que veut dire "être une femme"? Chacun de ses personnages a une vision personnelle. Liane se perd dans les méandres de ces points de vue, hésite, avance, fait demi-tour, hésite entre l'admiration aveugle qu'elle éprouve pour le personnage de Pamela dans Dallas et une lucidité parfois tour à tour désabusée et joyeuse.

Probablement la lecture la plus réjouissante et intelligente que j'aie faite ces derniers temps. Une réussite brillante, étonnante, par moments ébouriffante.


Ce roman a été remarqué comme le livre de la semaine dans un numéro de Marianne. Cypora Petitjean-Cerf a également eu un article très élogieux de Josyane Savigneau dans Le Monde:

PARTI PRIS
Cypora et les incertitudes de l'identité
Article paru dans l'édition du 26.01.07

On avait compris en lisant son très bon premier roman, Le Musée de la Sirène (1), que Cypora Petitjean-Cerf s'intéressait à la recherche de l'identité, aux troubles qu'elle suscite souvent, notamment chez les jeunes gens et les créateurs. Elle avait choisi la fable, l'allégorie, peut-être pour ne pas aborder la question de front.
Après ce coup d'essai réussi, elle savait qu'on l'attendait au tournant du deuxième roman. Alors elle a pris tous les risques avec Le Corps de Liane, la saga d'une tribu de femmes, que l'on suit du 4 décembre 1980 au 19 janvier 1986, puis que l'on retrouve trois ans plus tard, pour une sorte d'épilogue. Cypora Petitjean-Cerf montre ici un grand sens de la construction - pour entremêler les destins d'une dizaine de personnages autour de Liane - et un art subtil du dialogue.

Quand commence l'histoire, Liane va avoir 10 ans et va redoubler la classe de CM1. Elle vit seule avec Christine, sa mère. Elle n'a pas connu son père, un jeune Italien - il avait 17 ans - parti quelques jours avant sa naissance, le 19 janvier 1971. Sa mère n'a pas connu son père non plus, italien lui aussi. Liane, en classe, ne parle pas avec les garçons, mais elle s'est inventé un mari, le seul homme - éphémère et virtuel - dans cet univers de femmes : elle-même, Liane ; son amie Roselyne - qui écrit le français de manière presque phonétique ; sa grand-mère Huguette, qui vit en Bretagne ; son arrière-grand-mère Liliane, qu'elle rencontre tardivement ; sa mère, Christine, qui va traverser une dépression ; leur femme de ménage, Eva, et sa fille Armelle, surdouée et insupportable ; Lamia, parente de l'épicier arabe, venue d'Algérie pour tenter de faire le deuil de son fils mort-né ; quelques autres encore, qu'on découvrira au cours du récit. Et, tout de même, deux garçons : Jean-Luc, le petit ami de Roselyne, et Achraf, l'étrange fils de l'épicier arabe.

Ce qui lie toutes ces femmes, au-delà même des liens de parenté qu'ont certaines d'entre elles ? Ne pas avoir de père, dit Roselyne, la voix du bon sens. « Les filles comme nous le sentent, quand elles rencontrent une fille pareille. Et après, elles deviennent copines. » Mais elles ont un autre lien secret. Elles regardent toutes, même l'ancêtre Liliane, même Ghania, l'épouse de l'épicier, archétype de la femme soumise, la série télévisée Dallas, où, au contraire, chaque femme a, derrière elle, un homme.

Liane, qui, dans Dallas, aime particulièrement Pamela - ses soucis avec son mari Bobby et leur fils adoptif Christopher -, a des difficultés avec la réalité, la vie sociale, le collectif. Tout - et surtout l'école - lui donne la nausée. Elle ne sort qu'avec une trousse pleine de Primpéran, de Motilium et autres antivomitifs. Quand elle décide de jeter ses médicaments, elle se concentre sur les parfums. Elle note tout dans des cahiers. Mais elle veut lutter aussi contre cette compulsion à écrire.

Au fond, elle n'est pas « sûre d'être une fille » et s'étonne que son amie Roselyne le soit. « C'est parce qu'y a pas de garçons chez toi », dit Roselyne-le-bon-sens. Elle, elle a un beau-père et un frère, qu'elle fuira pour vivre chez Liane.

Toutes ces questions graves, sur la famille, l'identité, l'amour, la sexualité, sont traitées par Cypora Petitjean-Cerf de manière allègre, dans un récit plein d'humour tendre, une sorte d'anti- Dallas, la série où chacun était la méchanceté même.

Dans ces existences entrecroisées, avec ces femmes et leurs amours difficiles, leurs échecs et leurs joies retrouvées, se joue finalement une seule histoire, hantée par cette délicate question : qu'est-ce qu'être une femme ? Celles qui ne se le sont jamais demandé devraient s'inquiéter et seront certainement perplexes à la lecture du Corps de Liane. Dans l'épilogue de ce roman mené tambour battant, Liane, 18 ans, cède au conformisme devant Roselyne et son bébé. « T'es plus femme que Pamela Ewing » - qui ne pouvait pas avoir d'enfant. Une fois de plus, Roselyne a le dernier mot : « La féminité, c'est pas seulement d'avoir des enfants (...). La féminité, c'est tout ce qu'on veut. » Mais tout est fait, dans la société, pour éviter qu'on le sache.

JOSYANE SAVIGNEAU

Pétition contre la condamnation à mort d'un médecin palestinien et d'infirmières bulgares

Pétition sur le site d'Ensemble Contre la Peine de Mort


Madame la Chancelière,


Voilà plus de huit ans qu’en Libye, un médecin palestinien et cinq infirmières bulgares coopérants ont été arrêtés, torturés, accusés sans preuve établie d’avoir inoculé le virus du SIDA à 426 enfants de l’hôpital pédiatrique de Benghazi en Libye, ceci au déni de leurs droits à un procès équitable.

Condamnés à mort une première fois le 6 mai 2004, la justice libyenne a prononcé une seconde condamnation à mort le 19 décembre dernier, provoquant une colère et une indignation légitimes en Bulgarie et parmi tous les défenseurs des droits humains de par le monde.

La communauté scientifique internationale a pourtant démontré que c’est une infection foudroyante et accidentelle du virus du SIDA, antérieure à l’arrivée des coopérants emprisonnés et due au manque de précautions sanitaires et à l’usage répété d’équipements médicaux non stérilisés, qui est à l’origine de cette tragédie dans l’hôpital pédiatrique de Benghazi. D’autres pays ont connu une même infection (Chine, Roumanie, Kazakhstan). Nous notons d’ailleurs que, dans son jugement du 19 décembre, la Cour d’appel de Tripoli a reconnu la responsabilité de l’Etat libyen en condamnant ce dernier à verser des indemnités aux familles des enfants.

Désormais, nul ne peut rester silencieux et inactif face à cette tragédie : c’est pourquoi par la présente, Madame la Chancelière, nous vous demandons d’intervenir pour que l’Union européenne et la communauté internationale fassent de la libération des infirmières et du médecin LA priorité absolue de leurs efforts diplomatiques, notamment, dans leurs relations avec les autorités libyennes.

Jusqu’à leur libération, nous porterons, en guise de soutien au médecin et les infirmières, un ruban de solidarité. Nous disons à Christiana, Valia, Valentina, Nazia, Snezhana et Ashraf : VOUS N’ÊTES PAS SEULS !

Il est temps que les autorités judiciaires libyennes réexaminent cette affaire au plus vite, cassent la condamnation à mort – peine toujours barbare et injuste, comme l’a déjà reconnu le Colonel Kadhafi lui-même -, et ordonnent la libération de Christiana, Valia, Valentina, Nazia, Snezhana et Ashraf.

Bien sûr, nous exprimons notre compassion et notre solidarité aux enfants libyens contaminés et à leurs familles et soutenons les actions de la communauté internationale destinées à alléger leur souffrance et à améliorer le système de santé lybien.

Cesare Battisti


J'ai créé une liste internet appelée soutien à Cesare Battisti. Elle fournit régulièrement des informations sur Cesare Battisti. Pour s'abonner, il suffit d'envoyer un mail vide à cette adresse, puis de confirmer son inscription.

En effet, mon ami Cesare Battisti a été arrêté au Brésil le 18 mars 2007. Condamné à la réclusion à perpétuité par contumace pour meurtre lors d'un procès suite aux "confessions" d'un repenti, si Cesare est extradé vers l'Italie, il sera immédiatement mis en prison pour le restant de ses jours. Et ce sans nouveau jugement.

Cesare avait fui la France lorsque Sarkozy avait menacé de le remettre à l'Italie de Berlusconi, malgré l'engagement solennel de la France (sous Mitterrand) de ne pas extrader les anciens des mouvements révolutionnaires de gauche à condition qu'ils se soient rangés. Cesare était devenu écrivain et gardien d'immeuble à Paris. Il a depuis assuré ne pas avoir de sang sur les mains. Mais l'Italie ne le rejugerait pas.

La consigne est pour l'instant de faire confiance au Brésil qui, traditionnellement, n'extrade pas les prisonniers politiques.

Cesare a raconté sa fuite dans un texte intitulé Ma Cavale publié en 2006 chez Grasset/Rivages. (Préface de Bernard-Henri Lévy. Postface de Fred Vargas.)
Vous pouvez commander les romans de Battisti sur Bibliosurf et Ma Cavale sur Amazon

Plusieurs sites sont particulièrement intéressants, parmi ceux-ci Via Libre et Bibliosurf

Libération consacrait un article à l'arrestation de Cesare le jour-même :

La cavale de Cesare Battisti s'achève au Brésil

Réfugié en France durant 15 ans, l'ex-activiste italien était entré dans la clandestinité en 2004 pour éviter l'extradition vers son pays. Il a été arrêté ce dimanche à Rio de Janeiro, au Brésil.
Par AFP
LIBERATION.FR : dimanche 18 mars 2007

La cavale de l'ex-activiste italien d'extrême gauche Cesare Battisti, 52 ans condamné à perpétuité en Italie pour quatre meurtres, a pris fin dimanch avec son arrestation à Rio de Janeiro au Brésil

Lâché par la France, Battisti jugé digne d'être français.

Réfugié durant une quinzaine d'années en France pour échapper à la justice italienne, l'ex-activiste du mouvement des "Prolétaires armés pour le communisme" (PAC) était entré dans la clandestinité le 21 août 2004 pour éviter l'extradition vers son pays. Il y a été condamné en 1993 à la perpétuité pour quatre "homicides aggravés" commis en 1978 et 1979, qu'il a toujours niés.

Les autorités italiennes ont rapidement salué une "brillante opération". Le ministre italien de la justice, Clemente Mastella, a espéré que "les procédures d'extradition puissent conduire rapidement au retour en Italie de Battisti". Le chef du gouvernement Romano Prodi a exprimé sa "satisfaction" et adressé "ses félicitations aux forces de l'ordre italienne qui en coopération avec celles du Brésil et de la France ont permis" l'arrestation.

Selon le site internet du Figaro qui a révélé l'information, il a été interpellé dimanche à 08H00 locale, à Rio, en compagnie d'une femme membre de son comité de soutien français.

L'arrestation menée sur injonction d'Interpol, a eu lieu sur le célèbre front de mer de Copacabana, alors qu'il rencontrait Lucie Geneviève Olès, venue lui remettre de l'argent (9.000 euros), a expliqué à l'AFP la police brésilienne.

La Française a été relâchée car "il n'y avait rien contre elle", selon le commissaire de la police fédérale de Rio, Oswaldo da Cruz Ferreira.
Détenu au siège de la police fédérale de Rio, il devrait être rapidement transféré à Brasilia. Il a immédiatement fait appel à un avocat, Marco Mora.

D'après le quotidien français, la police judiciaire française avait appris il y a un mois que Battisti devait être contacté par une personne envoyée par son comité de soutien.

Battisti, depuis 2004 au Brésil, a été interpellé en réponse à une demande d'extradition italienne. Un traité d'extradition existe depuis 1993 entre le Brésil et l'Italie.

L'ex-fugitif est sous la menace de deux demandes d'extradition: celle de l'Italie et celle de la France, qui avait délivré un mandat d'arrêt international après sa fuite en 2004. "C'est la demande italienne qui prime", a estimé son avocat, Me Turcon, qui devrait se rendre au Brésil.

Désormais, "les Brésiliens vont devoir décider si la procédure de contumace italienne est en harmonie avec la loi brésilienne", ce qui permettrait l'extradition, a expliqué l'avocat.

Battisti attendra en prison l'issue de la procédure d'extradition qui peut prendre six mois, selon Interpol.

"Si c'était en France, il serait rejugé après avoir fait opposition de sa condamnation par contumace. En Italie, cette possibilité n'existe pas, il n'aura pas d'autre choix que de purger sa peine", a ajouté Me Turcon.

Arrêté en Italie en juin 1979, évadé en octobre 1981, Cesare Battisti avait trouvé refuge au Mexique pendant huit ans, puis en France lorsque le président François Mitterrand s'était engagé à ne pas extrader les activistes italiens qui renonceraient à la violence.

Gardien d'immeuble à Paris, Battisti avait entamé une carrière d'auteur de romans policiers. Arrêté en février 2004 en France sur demande de l'Italie, il avait été écroué plusieurs semaines avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.

Il avait bénéficié du soutien d'intellectuels, de partis politiques de gauche et d'associations à travers le pays.

Menacé d'expulsion vers l'Italie, il avait finalement fui vers le Brésil.

L'écrivain Gilles Perrault, qui s'était mobilisé en 2004 contre l'extradition de Cesare Battisti, a qualifié dimanche d'"électorale et même électoraliste" l'arrestation, qualifié de "sarkozienne".


Gilles Perrault dénonce "une arrestation sarkozienne"
Cesare Battisti bénéficie du soutien d'intellectuels et d'écrivains français, parmi lesquels Fred Vargas, Philippe Sollers, Régine Desforges ou Gilles Perrault.
Par AFP
LIBERATION.FR : dimanche 18 mars 2007

L'ex-activiste italien Cesare Battisti, arrêté dimanche au Brésil, avai bénéficié en France du soutien moral, et probablement logistique d'intellectuels et d'écrivains opposés à son extradition. "C'est une arrestation sarkozienne, tout à fait dans la manière de notre ministre d l'Intérieur et candidat", a ainsi déclaré à l'AFP l'écrivain et journalist Gilles Perrault, à l'annonce de l'arrestation de Battisti

Après plusieurs années de cavale au Mexique, Cesare Battisti s'était installé en 1990 en France, où il avait écrit son premier roman policier. Pendant plus de dix ans, il publiera chez plusieurs éditeurs une dizaine de romans policiers dans lesquels il évoque de près ou de loin son propre passé.

Dès lors, le milieu du polar, où les anciens gauchistes sont nombreux, va prendre parti pour lui quand il sera menacé d'extradition.

L'écrivain Fred Vargas, la plus connue, sera à partir de 2004 la porte-voix de ses défenseurs, au côté de Patrick Raynal ou Thierry Jonquet.

Au delà du cercle du roman policier, d'autres écrivains se mobilisent pour Battisti, comme Philippe Sollers, Régine Deforges ou Gilles Perrault. Au printemps 2004, un "salon littéraire" réunissant ses principaux soutiens se tiendra à la mairie du IXe arrondissement de Paris.

Dans un livre intitulé "La vérité sur Cesare Battisti", Fred Vargas rassemble en mai 2004 des textes qui mettent, selon elle, en évidence, "combien l'extradition de Battisti constituerait une injustice profonde".

Cette solidarité s'appuie sur deux arguments: devenu père de famille et paisible gardien d'immeuble à Paris, Battisti a le droit à l'oubli; il doit bénéficier de la "jurisprudence Mitterrand", François Mitterrand ayant pris l'engagement en 1985 de ne pas extrader les anciens activistes italiens.

Un réseau de soutien, avec des intellectuels, mais aussi des politiques et des associations de défense des droits de l'Homme, s'est ainsi constitué.

Dans un livre intitulé Génération Battisti, publié à l'automne 2005, le journaliste Guillaume Perrault dénonce pour sa part les arguments des pro-Battisti et "cette solidarité de classe d'âge qui prouve que la génération de mai 1968 s'est sentie mise en cause à travers lui".

Après son passage dans la clandestinité, Cesare Battisti a lui-même rompu le silence il y a tout juste un an, en publiant un livre provocation intitulé Ma cavale (Grasset), préfacé par Bernard-Henri Lévy, dans lequel il rejetait toute implication dans les meurtres pour lesquels il a été condamné en Italie.

Interrogé sur les informations selon lesquelles il aurait été retrouvé au Brésil par la filature d'une sympathisante qui devait le contacter pour lui apporter de l'argent, Gilles Perrault a estimé qu'"on pouvait le redouter". "Au début, la sécurité était dans la tête de chacun, mais avec le temps, la vigilance baisse", a-t-il noté.

Le Four pour le Darfour

On me signale une pétition lancée par le Collectif Urgence Darfour. Juste un petit mot pour signaler l'existence de ce texte et mon soutien. La pétition se trouve ici. A vos souris !

Billet d'humeur contre Nicolas Sarkozy et… soutien à Ségolène Royal

Ce billet d'humeur devait être la réponse au commentaire de mon frère sur TSS. Certes, TSS est un acronyme bien pratique et bien simpliste auquel je préfèrerais aussi TSSEFN (Tout Sauf Sarkozy et le FN). Mais il a le mérite de refléter un mouvement de recul face à un monde bien horrible que je ne peux même pas envisager. Quand je pense au 6 mai, j'ai vraiment peur. Je ne suis pas optimiste du tout. Puisse l'avenir me donner tort.

Il y a bien des raison de ne pas voter Sarkozy, voire de voter Ségolène Royal au second tour :

1) Pour éviter la privatisation des secteurs publics (c'est pas difficile: Sarko a un projet pour chacun d'entre eux, à commencer par la santé et l'éducation.) En ce qui me concerne, ces idées, c'est thank you, but no thanks! Si j'ai des enfants un jour, je préfère qu'ils aillent à l'école avec des enfants d'ouvriers, de fonctionnaires, de paysans, etc. L'école est le lieu de la mixité sociale et j'y tiens. Par ailleurs, je suis entièrement d'accord pour payer des impôts afin que les chômeurs, les RMIstes, les sans abris puissent se faire soigner. Idéaliste ? Peut-être, mais j'assume !

2) Pour garantir une presse libre et éviter une "berlusconisation" de la société française. (J'ai mis des guillemets, j'ai le droit d'inventer des mots ou ma bravitude vous paraît-elle être de la téméritérisation? Cela dit Sarko aussi invente des mots, mais comme c'est un homme, on la ferme. (Est-on prêt à avoir une femme présidente et la juger de la même façon que l'on jugerait un homme? J'ai des doutes.)

3) Parce que Ségolène Royal a été ministre un an de l'environnement (de 1992 à 1993) et que son bilan n'était pas mal du tout. Face aux ricanement de Goasguen sur le pacte environnemental de Hulot, je sais qui je choisis si je respecte mes engagements passés aux côtés des Verts.

4) Parce que l'on a le droit de refuser de céder à la violence et à la pression. Certes, il y a eu des abus (de parole, pas dans les faits à ma connaissance) du côté de CERTAINS socialistes, mais je pense qu'ils ont pu céder à la trouille de voir la société devenir ce que l'on peut craindre. Bref, au lieu de lire la presse de Bouygues et des grands du CAC40 qui soutiennent Sarkozy, on peut lire Charlie Hebdo, Le Canard enchaîné et Marianne si on veut savoir à quelle sauce on va être mangé. J'espère juste que les excès de certains membres du MJS n'est pas un baroud d'honneur avant qu'on doive se laisser museler pendant 5 ans par un gouvernement Sarkozy. Je partage leur peur, je les comprends même si je ne les excuse pas, surtout face au tort qu'ils ont pu faire au P.S. auprès de gens de mon entourage. On ne peut pas faire le bonheur des gens malgré eux, cela mène à des excès inexcusables.

5) Parce que la démocratie participative a fait ses preuves au niveau de certains états des Etats-Unis (cf. l'action de Landon Noll à Sunnyvale, CA, modèle qui avait séduit Al Gore dans son temps.) Je préfère une candidate qui me dit que l'on doit tous se retrousser les manches plutôt qu'un candidat qui dit qu'il va tout prendre en charge, détruire tout ce en quoi je crois et qui soit me déconseille de penser, soit menace de m'interdire de penser ce que je veux ! Sarkozy me rappelle le serpent du Livre de la jungle qui chanterait "aies confiance" tout en en voulant à ma peau.

Voilà pourquoi je voterai Ségolène Royal le 6 mai.

Liberté numérique (éditorial du Monde )

LE MONDE | 21.04.07 | 13h28 • Mis à jour le 21.04.07 | 13h41


C'est un texte qui porte mal son nom : loi sur la confiance dans l'économie numérique. En fait de confiance, c'est de menaces pour les libertés qu'il s'agit. Un décret d'application est en préparation qui donnera à cette loi du 21 juin 2004 sa vraie portée. Et ce projet de décret est inquiétant, comme l'ont expliqué dans Le Monde du 21 avril les membres du Groupement des éditeurs de sites en ligne (Geste).

En l'état, il oblige tous les opérateurs du secteur à conserver pendant un an les données transitant par eux, qu'ils soient éditeurs de sites Internet, opérateurs de téléphonie, fournisseurs d'accès, etc. Seraient obligatoirement archivés : les mots de passe dont se dotent les internautes ; leurs codes d'accès confidentiels ; leurs pseudonymes ; les numéros de leurs cartes bancaires ; leurs contributions à des forums ou à des blogs... En un mot, tout ce qui relève de l'intime, de la vie professionnelle ou du débat citoyen sur la Toile.

Les renseignements généraux, les services d'espionnage et de contre-espionnage auraient accès à ces données sur simple demande. Comme y auraient accès la police judiciaire et les magistrats instructeurs. Une fois recueillies, certaines données personnelles pourraient être "conservées pendant une durée maximale de trois ans" par les ministères de l'intérieur et de la défense.

Beau sujet de réflexion pour la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui n'a pas encore été saisie de ce projet de décret. Elle n'a pas le pouvoir de s'y opposer, mais le devoir d'énoncer les limites à ne pas franchir.

Or les limites sont franchies lorsque, dans le domaine des libertés publiques, les autorités administratives (l'Etat) se substituent aux autorités judiciaires (les juges). Les premières sont subordonnées au gouvernement. Les secondes sont indépendantes. Elles opèrent dans les limites fixées par le code de procédure pénale, lequel garantit aux citoyens qu'ils ne seront pas soupçonnés ou poursuivis abusivement. Autoriser les ministères de l'intérieur et de la défense à accéder aux données personnelles d'un internaute sans le feu vert d'un juge est donc dangereux.

La lutte contre le terrorisme et le crime en général - un impératif bien sûr - ne justifie pas de faire de la société française une société de surveillance. Les libertés publiques sont un bloc. La liberté numérique, pour nouvelle et déroutante qu'elle soit, obéit aux mêmes règles. Elle interdit de transformer les éditeurs de sites en "indics" et ceux qui les fréquentent en sujets orwelliens.

Il est encore temps, il faut l'espérer, de remettre ce projet de texte sur le métier, la fièvre électorale n'étant pas bonne conseillère. Le débat en tout cas est ouvert. Aux candidats de dire ce qu'ils en pensent, eux qui ont si peu parlé jusqu'ici d'Internet.

Article paru dans l'édition du 22.04.07.



Ai-je besoin de commenter et de dire ce qu'un tel texte entre les mains d'un Sarkozy deviendrait? Il suffit de voir les lois passées aux Etats-Unis suite aux attaques du 11 septembre 2001 et de se souvenir de l'admiration infinie que porte Sarko à George Bush. J'en ai froid dans le dos. Surtout que, sans sursaut de l'opinion sur la véritable nature de Sarko, je ne suis pas sûre que Ségolène Royal, malgré le bilan positif de ses actions au coeur des différents gouvernements auxquels elle a participé, pourra devenir présidente. On la fait passer pour une "bleue", elle ne l'est pas. Elle a une stature présidentielle indéniable.

Sarko et les libertés fondamentales


A prendre avec toutes les précautions d'usage dans la mesure où Thierry Meyssan ne croyait pas que des avions avaient percuté le World Trade Center et dans la mesure où j'ai surpris le réseau Voltaire en pleine critique de Zev Sternhell qu'ils n'avaient de toute évidence pas lu, mais ce texte a le mérite de réunir des informations publiées ici ou là ( Le Canard ou Marianne )


Voltaire
Réseau de presse non-alignée

20 avril 2007

Depuis Paris (France)


Les menaces de Nicolas Sarkozy contre ses adversaires politiques

Plusieurs opposants politiques à Nicolas Sarkozy affirment avoir été menacés par l’ancien ministre de l’Intérieur pour les réduire au silence.

Depuis plusieurs mois, des témoignages anonymes circulaient dans les milieux journalistiques sur les menaces que des proches de Nicolas Sarkozy adressaient aux auteurs d’articles critiques. Parmi les méthodes qui seraient employées pour faire taire un opposant : les pressions économiques sur un journal ou la révélation du nom de sa maîtresse à sa femme. Mais petit à petit, c’est en public que les langues ses délient.

Ainsi, le journaliste Joseph Macé-Scaron a raconté lundi 16 avril 2007 sur RTL comment Nicolas Sarkozy l’avait menacé lorsqu’il était directeur du Figaro-Magazine: « J’ai vu Sarkozy qui était en situation de puissance et non pas de séduction, et je peux vous dire que la menace, le "on se souviendra de toi", l’index pointé, le "on te cassera", je l’ai entendu, moi, Joseph Macé-Scaron,en tant que journaliste du Figaro-Magazine, je parle en connaissance de cause. »

Le ministre de l’Égalité des chances, Azouz Begag, qui a récemment démissionné pour soutenir François Bayrou, a lui aussi rapporté les menaces et les pressions qu’il a reçues de la part de Nicolas Sarkozy alors qu’il s’y opposait en conseil des ministres. Il déclarait mercredi 17 avril au quotidien espagnol El País : « Sarkozy avait beaucoup de pouvoir. Trop. Mes divergences avec lui ont surgit au moment des violences dans les banlieues, quand il a prononcé ces paroles, insultantes, choquantes ; quand il a appelé "racailles" les jeunes et dit qu’il nettoierait les rues au Kärcher. Moi, qui viens de l’immigration, je me suis vu obligé de sortir de ma réserve et dire que je ne pouvais pas accepter ce langage. Il m’a menacé et a utilisé tout son pouvoir politique et médiatique pour me faire disparaître. Azouz Begag n’existe pas, était la consigne. Les journaux et toutes les grandes chaînes de télévision me passèrent sous silence. » Dans un livre sorti le 11 avril, Un mouton noir dans la baignoire, Azouz Begag rapporte les propos que lui a alors tenu Nicolas Sarkozy : « Tu es un
connard, un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! J’en ai rien à foutre de tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l’AFP pour t’excuser, sinon je te casse la gueule. »

Par ailleurs, l’utilisation de la police pour réduire au silence des manifestants lors des déplacements de Nicolas Sarkozy devient une pratique courante. Dernier abus de pouvoir en date : des salariés menacés de licenciements empêchés par la police de se rendre à un meeting du candidat. Le Monde du 18 avril rapporte l’interception par
la police pendant plusieurs heures de deux cars de manifestants se dirigeant vers le lieu d’un meeting de Nicolas Sarkozy à Meaux. « Ils étaient plus nombreux que nous, explique un syndicaliste. On a eu le droit pendant deux heures et demi à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif. »

Ces comportements sont indignes d’un candidat à l’élection présidentielle d’une grande démocratie. De récents propos viennent renforcer l’inquiétude qu’ils suscitent. En pleine campagne électorale, l’ancien ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à affirmer son admiration pour le coup d’État de 1992 en Algérie. Jeudi 12 avril, au micro d’Europe 1, il félicitait les putchistes algériens : « l’Algérie avait été très courageuse au début des années 90 en interrompant le processus démocratique », affirmait-il.