mercredi 27 avril 2011

Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta…


Pas de chat chez Sfar ici, mais un chou, un homme à la tête de chou. Attention, chef d'oeuvre absolu!

La vie de Gainsbourg, un biopic, mais un film rare avec des personnages animés qui le poursuivent: le juif de l'affiche "Le Juif et la France" et "sa gueule", son double mi-ange mi-démon, qui le conseille.

Eric Elmosnino est absolument époustouflant dans le rôle de Gainsbourg; Laetitia Casta est une excellente Brigitte Bardot (je n'étais pas toujours impressionnée par ses prestations jusqu'ici, mais je dois me reconnaître bluffée; Lucy Gordon ne ressemble pas assez à Jane Birkin, mais défend bien son rôle en en gardant le mystère et la folie (mais je préfère la vraie…)

Plusieurs passages sont carrément à retenir son souffle: en particulier quand Gainsbourg défend sa Marseillaise devant un public de militaires (dont des légionnaires!!!), quand Bardot doit renoncer à "Je t'aime, moi non plus" ou la scène nocturne où le très jeune Gainsbourg joue du piano pour ses soeurs. Un passage très tendre et amusant quand le petit Gainsbourg qui doit aller se cacher en province, statut des juifs oblige, demande au modèle de son école d'art de poser à moitié nue pour lui, la "séduit" par ses mots et son talent. Un homme à la tête de chou qui a séduit les plus belles, de Juliette Gréco, à Brigitte Bardot, en passant par Jane Birkin ou Bambou. Un homme extraordinaire dont le talent a été reconnu par les plus grands (dont Boris Vian (Philippe Katerine) avec qui il attend un taxi allongé au milieu de la route!)

A noter dans les apparitions fulgurantes à retenir Thomas Fersen, Yolande Moreau en Fréhel (et un super duo sur "La coco" avec le tout petit Gainsbourg); Claude Chabrol en producteur émoustillé de "Je t'aime moi non plus", prêt à aller en prison pour cette chanson, à condition qu'il y en ait tout un disque; ou une Sara Forestier, tarte à souhait, dans le rôle de France Gall. Et une merveilleux Razvan Vasilescu en Joseph Ginsburg, père à la fois dur et aimant.

De merveilleux acteurs, de belles images, de belles histoires. Maman on va cueillir des choux, au pays des merveilles de Gainsbarre.

Le film se résume bien dans le texte que Joann Sfar a mis la fin de son film: "J'aime trop Gainsbourg pour le ramener au réel. Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent, ce sont ses mensonges."

Le plus bel hommage qu'on pût rendre à cet homme parti trop tôt, mais qui avait fait le choix d'Achille: avoir une vie brève, mais pleine.
A ne pas louper!!!!



dimanche 24 avril 2011

Oompa Loompa (Charlie and the Chocolate Factory)


Mon péché personnel étant la gourmandise, je ne pouvais rater ceci.

mardi 19 avril 2011

Si t'es une petite patate…

Kiki, "Vive les chansons yéyé" et "L'affreux Jojo"

Dans le genre chanson … on



et pour mon père

Mon ami le bourreau d'Eric Yung (Les Sentiers du Crime)


Eric Yung s'amuse à faire peur aux historiens. Lors du festival de Neuilly-Plaisance, l'un d'entre eux - spécialiste de criminalité et qui prépare une biographie du bourreau Henri Desfourneaux - et se précipita sur Eric Yung pour savoir quels documents lui avaient permis de découvrir le fait que Desfourneaux avait connu Alain de Sigoyer à Madras en 1922.

Que cet historien que j'apprécie par ailleurs beaucoup se rassure: Eric Yung a fait mettre "roman" sur la couverture. Il a complètement inventé ce détail.

Ce texte raconte sinon le parcours criminel d'Alain de Sigoyer, issu d'une famille noble (il était marquis.) Escroc, soupçonné d'avoir assassiné sa femme, Sigoyer fut arrêté en 1944.

Défendu par Maître Isorni, le grand ténor du barreau de l'époque, il fut toutefois condamné à mort et exécuté en 1947.

Ce récit est vu à la fois du point de vue du journaliste qui analyse les faits (avec ce ton si original propre à Eric Yung) et du bourreau qui se prépare à exécuter une connaissance. Le parcours du marquis de Sigoyer est loin d'être banal, mais la fin du récit est hallucinante… et pourtant, là, ce n'est pas du "roman".

Eric Yung a donc, encore une fois, trouvé un personnage passionnant, a un peu modifié sa vie (mais très peu car quelle vie!) et… pondu un petit bijou ("petit" car l'affreux jojo aurait dû nous faire un ÉNORME volume tellement c'est plein de surprises!)

lundi 18 avril 2011

La Princesse effacée d'Alexandra de Broca (Robert Laffont, 2010)

Ce roman se déroule sous la Terreur. Le roi, la reine et Madame Elisabeth ont été exécutés et le Dauphin est mort de maladie. Mais tout cela, une personne l'ignore, Marie-Thérèse de France, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette. Enfermée au Temple, elle ne voit personne et a pratiquement perdu l'usage de la parole.

Toutefois, brusquement, la République se souvient qu'elle peut servir de moyen de pression auprès des cours étrangères puisqu'elle est la petite fille de Marie-Thérèse d'Autriche. On lui envoie donc Renée Chantereine, une femme du peuple, pour lui tenir compagnie, améliorer ses conditions d'existence et, éventuellement, faire des rapports.

Un lien de confiance s'installe peu à peu entre les deux femmes qui n'ont pourtant rien de commun. Tout d'abord, Marie-Thérèse se braque. Son histoire fait qu'elle n'a guère de raisons de faire confiance au peuple français. Puis, elles s'apprivoisent l'une l'autre et Chantereine parvient à faire parler la jeune femme dont elle note les paroles. Elle cache ces Mémoires aux hommes politiques qui l'ont employée et espère, après l'exil forcé de la Princesse, pouvoir les lui rendre un jour.

En effet, après son mariage avec le duc d'Angoulême (fils du futur Charles X), Marie-Thérèse revient en France aux côtés du roi Louis XVIII qui tente de l'exhiber comme soutien à sa légitimité. Mais elle ne rêve que de se cacher et continue de se méfier du peuple français, responsable de la mort de sa famille.

A partir d'une rencontre réelle, Alexandra de Broca brosse un beau portrait d'un personnage que l'Histoire a retenu comme intransigeant et revêche. (Il y avait sûrement de quoi, mais les excès de la famille royale ne sont pas non plus passés complètement sous silence.)

Un joli voyage dans le temps…

samedi 9 avril 2011

Les Empoisonneurs: 13 affaires criminelles de Serge Janouin-Benanti (Editions du Bout de la Rue, 2011)

Le nombre de poisons existant est incroyable et la facilité pour s'en procurer jusqu'au XX° siècle déconcertante dans certains cas.

Serge Janouin-Benanti présente ici 13 moyens de mal se débarrasser de son entourage (mal car sinon, il n'aurait pu en parler: les coupables seraient passés entre les mailles du filet.)

Un vrai tour de France des bouillons de onze heure. Bref, un délice!

De l'empoisonneur occasionnel poussé à bout à l'organisation de meurtrières à Marseille, rien ne vous sera épargné. Et on se demande parfois comment d'aucuns ont pu rester impunis aussi longtemps (l'affaire de Marseille en est un exemple frappant car, au fur et à mesure de la lecture, on se demande s'il va rester un seul mari en vie dans cette ville.) L'affaire de l'apprenti boulanger de Saint-Denis vous ferait presque passer le goût du pain et celle du curé Gothland vous rendrait fort méfiant envers les prêtres… quoique, de nos jours, pour d'autres raisons…

Une belle galerie de portraits divers et contrastés, un intéressant voyage dans la France du crime. Bravo, comme toujours, à Serge Janouin-Benanti.

Les Diaboliques de Waldighoffen de Viviane Janouin-Benanti (Editions du Bout de la Rue, 2011)


Des familles horribles, il en existe, mais peu comme celles que Viviane Janouin-Benanti présente dans Les Diaboliques de Waldighoffen. Un peu comme dans un jeu des 7 familles. "Dans la famille vilains affreux meurtriers, je voudrais le père, la mère et le fils." Bonne pioche!

Le père, Antoine Groguth, fut suspecté de plusieurs assassinats (avec la complicité de la mère), mais le fils, du même nom, y alla un peu trop fort sur les doses de poison, fut moins discret que ses criminels parents et finit par être arrêté et condamné à mort pour le meurtre de sa femme et de sa fille.

Comme il n'y a de veine que pour la canaille, il fut gracié, comme tous les condamnés à mort de l'époque, par le Kaiser, en signe de bienvenue aux Alsaciens-Lorrains dans le giron de l'Allemagne. Comme quoi cette annexion ne fit pas que des malheureux…

Je suis une fan absolue des récits de Viviane Janouin-Benanti qui a un joli brin de plume et un talent inouï pour trouver des sujets que l'on croirait invraisemblables s'ils n'étaient vrais. Des personnages démoniaques, mais que l'on met fort longtemps à démasquer…

On demandera juste à son nouvel éditeur qui, par ailleurs, fait de jolies couvertures, de mettre autant de soin à la relecture de ses ouvrages. Il reste quelques coquilles…