lundi 18 avril 2011

La Princesse effacée d'Alexandra de Broca (Robert Laffont, 2010)

Ce roman se déroule sous la Terreur. Le roi, la reine et Madame Elisabeth ont été exécutés et le Dauphin est mort de maladie. Mais tout cela, une personne l'ignore, Marie-Thérèse de France, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette. Enfermée au Temple, elle ne voit personne et a pratiquement perdu l'usage de la parole.

Toutefois, brusquement, la République se souvient qu'elle peut servir de moyen de pression auprès des cours étrangères puisqu'elle est la petite fille de Marie-Thérèse d'Autriche. On lui envoie donc Renée Chantereine, une femme du peuple, pour lui tenir compagnie, améliorer ses conditions d'existence et, éventuellement, faire des rapports.

Un lien de confiance s'installe peu à peu entre les deux femmes qui n'ont pourtant rien de commun. Tout d'abord, Marie-Thérèse se braque. Son histoire fait qu'elle n'a guère de raisons de faire confiance au peuple français. Puis, elles s'apprivoisent l'une l'autre et Chantereine parvient à faire parler la jeune femme dont elle note les paroles. Elle cache ces Mémoires aux hommes politiques qui l'ont employée et espère, après l'exil forcé de la Princesse, pouvoir les lui rendre un jour.

En effet, après son mariage avec le duc d'Angoulême (fils du futur Charles X), Marie-Thérèse revient en France aux côtés du roi Louis XVIII qui tente de l'exhiber comme soutien à sa légitimité. Mais elle ne rêve que de se cacher et continue de se méfier du peuple français, responsable de la mort de sa famille.

A partir d'une rencontre réelle, Alexandra de Broca brosse un beau portrait d'un personnage que l'Histoire a retenu comme intransigeant et revêche. (Il y avait sûrement de quoi, mais les excès de la famille royale ne sont pas non plus passés complètement sous silence.)

Un joli voyage dans le temps…

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