samedi 19 mai 2007

Gouvernement Fillon

L'équipe Sarkozy-Fillon a eu pour mérite de renouveler les cadres (à l'exception de Juppé, par exemple, que l'on connaît bien!) On a déjà testé Borloo, MAM et Kouchner (mais qu'allait-il faire dans cette galère?)

Alain Juppé : Ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durable
Jean-Louis Borloo : Ministre de l'économie, des finances et de l'emploi
Michèle Alliot-Marie : Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités locales
Bernard Kouchner (PS) : Ministre des affaires étrangères et européennes
Brice Hortefeux : Ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement
Rachida Dati : Ministre de la justice
Xavier Bertrand : Ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité
Xavier Darcos : Ministre de l'éducation nationale
Valérie Pecresse : Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
Hervé Morin (UDF) : Ministre de la défense
Roselyne Bachelot : Ministre de la santé, de la jeunesse et des sports
Christine Boutin : Ministre du logement et de la ville
Christine Lagarde : Ministre de l'agriculture et de la pêche
Christine Albanel : Ministre de la culture et de la communication, porte-parole du gouvernement
Eric Woerth : Ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique
Roger Karoutchi : Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, auprès du premier ministre
Eric Besson (ex-PS) : Secrétaire d'Etat à la prospective et évaluation des politiques publiques, auprès du premier ministre
Dominique Bussereau : Secrétaire d'Etat aux transports, auprès du ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durable
Jean-Pierre Jouyet : Secrétaire d'Etat aux affaires européennes, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes
Hors gouvernement
Martin Hirsch, 43 ans, président d'Emmaüs-France, haut commissaire aux solidarités actives contre les pauvretés.


On attend maintenant des actes avant de critiquer.

2 commentaires:

Delphine Cingal a dit…

Pourquoi j'ai accepté, par Bernard Kouchner
LE MONDE | 19.05.07 | 12h55 • Mis à jour le 19.05.07 | 12h57

Conflits sociaux en France ou engagements extérieurs : j'ai toujours été et je demeure un militant de tous ces combats qui souvent ont fait la grandeur de notre pays. Depuis 1968, au Biafra comme à l'ONU et au Kosovo, en passant par Médecins sans frontières, Médecins du monde et de nombreuses autres expressions de la société civile, j'ai agi pour la défense des mêmes idéaux de solidarité et de progrès. Ministre, je porterai haut ces valeurs de la diplomatie française.

En près de quarante ans d'action humanitaire et de batailles politiques pour les droits de l'homme, nous avons fait bouger le monde dans les domaines de la diplomatie, de la santé ou de la protection des minorités. Nous poursuivrons demain nos efforts en construisant une mondialisation plus juste, une Europe plus forte, et en retrouvant pour la France l'ambition que lui assigne son histoire.

J'ai toujours été et je demeure un homme libre, militant d'une gauche ouverte, audacieuse, moderne, en un mot social-démocrate. En acceptant aujourd'hui de travailler avec des gens qui sur bien des sujets ne pensent pas comme moi, je ne renie pas mes engagements socialistes. J'ai participé à la campagne de Ségolène Royal et j'ai voté pour elle aux deux tours de l'élection présidentielle parce qu'elle me semblait représenter une chance pour la gauche. La France a tranché : cette étape est maintenant derrière nous. Je continuerai à réfléchir et à me battre, avec tous les esprits ouverts, pour qu'existe enfin une social-démocratie française.

La politique extérieure de notre pays n'est ni de droite ni de gauche. Elle défend les intérêts de la France dans un monde qui se réinvente chaque jour. Elle doit être déterminée et novatrice. En me faisant l'honneur de me proposer de diriger la diplomatie de la France, le président de la République n'a pas imaginé que je devienne sarkozyste. Certaines de mes convictions ne sont pas les siennes et réciproquement. Voilà qui annonce, j'espère, d'heureux changements de style, d'analyse et d'époque. Cela porte un beau nom : l'ouverture.

Je sais que certains de mes amis me reprochent ce nouvel engagement. A ceux-là, je réclame crédit : mes idées et ma volonté restent les mêmes. S'ils me prennent un jour en flagrant délit de renoncement, je leur demande de me réveiller. Je garantis que ce temps n'est pas venu.

N'ayons pas peur de l'avenir ; regardons au-delà des cloisons partisanes. Je fais partie d'un gouvernement réuni pour agir et être utile à la France, à l'Europe et au monde. On me jugera sur mes résultats.

Delphine Cingal a dit…

Hollande exclut Kouchner du PS et perd Jouyet, un ami de "30 ans"
LEMONDE.FR | 18.05.07 | 12h47 • Mis à jour le 18.05.07 | 12h47

Il n'y a pas de surprise, juste un goût amer au PS après la nomination au poste de ministre des affaires étrangères de Bernard Kouchner, militant inscrit jusqu'ici dans la section socialiste du 6earrondissement de Paris. "Il est exclu de fait aujourd'hui, annonce François Hollande. C'est automatique, comme lorsqu'on se présente contre un candidat désigné par son parti. Bernard Kouchner va être solidaire de ce gouvernement. Il va donc soutenir la droite contre les candidats socialistes aux législatives." La situation est un peu différente pour les deux autres personnalités de gauche qui font leur entrée dans le gouvernement Fillon. Bien qu'ayant été directeur adjoint de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, Jean-Pierre Jouyet, nommé secrétaire d'Etat aux affaires européennes, n'a jamais vraiment milité au PS.

M. Hollande perd tout de même un ami "de 30 ans", rencontré sur les bancs de l'ENA, devenu, lui et sa femme Brigitte Taittinger, des intimes du couple Hollande-Royal, avant que les liens se distendent. "Oui, dit le premier secrétaire du PS, j'ai perdu un ami car il est au service d'un gouvernement que je combats." Mais, précise M. Hollande, "Jouyet ne partageait plus nos convictions depuis un moment… 2004, sans doute. C'est à ce moment qu'il a basculé pour Nicolas Sarkozy avec lequel il a travaillé" – comme directeur du trésor puis ambassadeur chargé des questions économiques internationales.

RESTE ERIC BESSON...

Le nouveau secrétaire d'Etat chargé de la "prospective et évaluation des politiques publiques" auprès du premier ministre, ex-secrétaire national chargé de l'économie au PS avait quitté de lui-même le parti avec fracas en février avant de rallier M. Sarkozy au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle. Un "traître", avait dit M. Hollande qui appelle aujourd'hui cette formule lapidaire et ironique : "Mieux vaut pour lui la prospective que la rétrospective, ce serait assez cruel." Pour le chef du premier parti de l'opposition, "l'ouverture" de M. Sarkozy est une "manœuvre" et l'appel à des personnalités de gauche "un leurre". Le gouvernement Fillon, souligne-t-il, "est un gouvernement de droite avec des figures emblématiques de droite : François Fillon, ministre des réformes qui ont mis le plus de monde dans la rue; Alain Juppé, le premier premier ministre de Chirac : Christine Boutin, traditionaliste et conservatrice qui s'était opposé au PACS; et Michèle Alliot-Marie, ancienne présidente du RPR". "Cela ne laisse pas de doute, sur son identité de droite, ajoute M. Hollande, et son orientation d'une droite décomplexée où l'on va chercher ceux qui n'ont pas de complexe – Kouchner –, ou celui qui n'a plus de tabou, – Besson."

Jack Lang, qui a lui-même rencontré le président de la République jeudi, "ne veut pas parler" du gouvernement, un sujet qu'il assure ne pas avoir évoqué avec M. Sarkozy. En campagne dans sa circonscription de Boulogne-sur-Mer, l'ancien ministre affirme être "en dehors des questions politiques actuelles". "Je suis heureux de ne pas être dans la chaudière politique", affirme-t-il, en justifiant ainsi sa visite "de travail" : "Je suis un parlementaire actif qui essaie d'arracher des soutiens, des subventions pour le Pas-de-Calais. C'était très technique." Sur son blog, avant l'annonce officielle de la composition du gouvernement, Laurent Fabius dénonçait le "débauchage" de personnalités de gauche qui ont "flirté avec le centre, voire le centre-droit". Vendredi matin, Dominique Strauss-Kahn a fait savoir qu'il ne souhaitait pas, dans l'immédiat, réagir.

Silence également du côté de Ségolène Royal. L'ex-candidate à la présidentielle est partie en vacances avec ses enfants en Tunisie.


Isabelle Mandraud