Le contrat moral proposé par Hulot a eu l'effet étrange de commencer à faire exploser les Verts, je pense. Tous les partis ont dû prendre des engagements vis à vis de l'environnement et, du coup, chacun choisit alors la politique qui lui convient en dehors de l'écologie. Toutefois, je ne vois pas comment une politique de droite pourrait être compatible avec l'écologie. Dans un monde où l'on achète tout très loion sans se préoccuper des conditions de productions, on multiplie les déplacements, les transports inutiles et l'on pollue.
Traditionnellement, malgré mon départ de ce parti, je votais pour les Verts. Cependant, j'ai rejoint le P.S. (J'avais quitté les Verts pour diverses raisons, dont le fait que j'en avais un peu assez d'être l'une des rares présentes sur le terrain au lieu de passer des heures à m'écouter parler. Or j'ai deux amis au P.S. qui sont des gens vraiment actifs à la base. J'ai une certaine admiration, voire une admiration certaine pour eux. Anne-Catherine se démène pour faire avancer les idées de gauche dans sa région et Denis passe un temps fou autour du Collectif Logement du 3ème arrondissement: des détails ici ou là.)
Je dois avouer quà mes yeux, les seuls héros de notre époque sont ceux qui font bouger les choses.
Mais je ne suis pas la seule à m'être redispatchée dans un autre parti. Mon ancien ami Jean-Luc Benhamias est parti chez Bayrou. Ça m'a fait bizarre. Jean-Luc est un militant pour les droits des homosexuels, c'est un homme qui faisait la différence chez les Verts. Je considérais ne plus avoir ma place dans ce parti écologiste depuis son rapprochement avec Noël Mamère, mais à coup sûr je n'y aurai jamais rien à faire sans Jean-Luc (Jean-Luc, ne compte pas sur moi pour te rejoindre au MoDem!)
Je crois que nous vivons un moment historique où l'échiquier politique se bouleverse. Je suis heureuse de pouvoir assister à cela et y participer.
Jean-Luc Bennahmias, député européen (Verts) : "Il est temps de changer d'espace"
« Le Monde », 11 Mai 2007
Pourquoi rejoignez-vous M. Bayrou ?
J'ai décidé, après de nombreuses discussions avec François Bayrou durant ces dix derniers jours, de le suivre parce que je suis persuadé que les écologistes peuvent avoir une place comme jamais ils n'en ont eu dans un grand parti politique. Bayrou a montré durant la campagne qu'il pouvait rassembler des gens différents aspirant à une société apaisée, capable de lutter contre la pauvreté, le changement climatique tout en restant vraiment européen. C'est un phénomène nouveau au centre qui peut faire entre 12% et 15% aux législatives et aider à l'émergence d'une majorité progressiste. Mon départ des Verts n'est pas un coup de tête mais une rupture profonde. Je me considère toujours comme quelqu'un de gauche et écolo. Mais je suis sidéré par l'impossibilité des Verts de voir que la société existe. C'est un parti qui se regarde le nombril! Quand on voit comment sa direction pense encore peser face au PS, c'est pathétique. Il est temps de changer d'espace.
Propos recueillis par Sylvia Zappi"
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