samedi 1 septembre 2007

La France, le SIDA, la tuberculose et le paludisme: allez crever ailleurs!

Lors de la campagne des présidentielles, on vous l'avait bien dit: les économies budgétaires vont se faire sur ceux qui sont le plus faibles. On vous avez bien prévenus, non? Et bien, en voici un exemple percutant.


La France pourrait réduire sa contribution au Fonds mondial antisida
LE MONDE | 31.08.07 | 15h09 • Mis à jour le 31.08.07 | 15h09



La France va-t-elle diminuer sa contribution financière au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ? Mercredi 29 août, une réunion s'est tenue à l'Elysée au cours de laquelle, dans le cadre de la réduction des déficits, le ministre du budget, Eric Woerth, a proposé une réduction de 15 % de l'effort financier, le faisant ainsi passer de 300 millions d'euros en 2007 à 250 millions d'euros en 2008. Des protestations s'élèvent déjà contre une telle décision qui, si elle était prise, aurait de fortes répercussions internationales.

Créé par les Nations unies, à l'initiative de Kofi Annan, le Fonds mondial visait à élever le niveau et à rendre pérennes les ressources mobilisées à l'échelle internationale pour lutter contre des maladies qui, à elles trois, font plus de 10 000 morts par jour, principalement dans les pays en développement. Au cours de ses cinq années de fonctionnement, le Fonds a ainsi déboursé un total de 8 milliards de dollars pour 450 programmes dans 136 pays pauvres. Dirigé depuis cette année par un Français, le professeur Michel Kazatchkine, le Fonds estime "sauver 3 000 vies par jour" grâce aux différentes interventions qu'il finance.

La France peut se targuer d'être le deuxième contributeur à cette structure. En effet, depuis le premier engagement de 150 millions d'euros pour trois ans, pris par le gouvernement de Lionel Jospin, la contribution française a été spectaculairement augmentée sous le quinquennat de Jacques Chirac.

RUPTURE

Le 27 avril 2007, la France et les autres pays donateurs ont annoncé leur accord pour quadrupler les ressources annuelles du Fonds et les porter de 2 à 8 milliards de dollars entre 2007 et 2010, sachant que sur cette période, les besoins réels sont estimés à 23 milliards de dollars.

S'il se voulait le candidat de la rupture au cours de sa campagne, Nicolas Sarkozy affichait néanmoins une continuité dans ce domaine avec Jacques Chirac. Il avait ainsi affirmé, une fois élu, lors du sommet du G8, le 7 juin, que
"la France finance 10 % du total des dépenses sur le Fonds sida, paludisme, tuberculose. Il n'est pas question de dire cela pour dire : "Cela suffit". Au contraire, nous sommes prêts à faire davantage."

Les associations le prennent au mot et lui demandent de refuser un retour en arrière en maintenant cette proportion de 10 %, soit 400 millions de dollars en 2008.

Ne pas le faire serait un dangereux signal politique, mais pas seulement. Comme l'écrivent dans un communiqué commun Act Up-Paris, Aides, Sidaction et Solidarité Sida,
"la baisse de 15 % demandée par Eric Woerth reviendrait à supprimer le traitement sida à 15 000 des 100 000 malades pris en charge par la France à travers le Fonds mondial".

Paul Benkimoun
Article paru dans l'édition du 01.09.07.


Déjà, les économies frappent les petits (avec des suppressions de postes dans l'Education Nationale), les services publics bien utiles à ceux qui ne peuvent se payer des compagnies privées (la Poste par exemple). Peut-être êtes-vous le prochain sur la liste, oui, vous?

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