lundi 15 octobre 2007

Le tabac dans les lieux publics: pétition

Si vous pouvez ne pas fumer pendant une heure, moi, j'ai du mal à ne pas respirer tout ce temps-là.

Je me réjouissais donc de pouvoir bientôt fréquenter sans problème restaurants, discothèques, bars. Mais c'était sans compter sur une demande de dérogation.

Je pense que l'interdiction de fumer dans tous les lieux publics n'en chassera pas les fumeurs qui peuvent tenir une heure sans fumer. Par contre, les non-fumeurs éprouvent quelques difficultés à ne pas respirer toute une heure durant.

Pour éviter une possible dérogation de la loi qui permettrait aux restaurants, débits de boisson et discothèques de rester des endroits fumeurs, merci de signer et de diffuser la pétition qui se trouve à cette adresse
 
Cela prend 2 minutes et un email sera automatiquement envoyé à chaque député de l'assemblée nationale.
 
Merci pour les non fumeurs et pour nos enfants.

1 commentaire:

Delphine Cingal a dit…

Voici le texte du courrier aux députés:

Madame la Députée,

Je compte les jours où, enfin, je ne serai plus gênée par la fumée de tabac et je me réjouis de la décision courageuse prise par le gouvernement en novembre 2006. Dans un peu moins de 3 mois, je pourrai enfin aller déjeuner dans mon petit restaurant de quartier ou acheter un timbre fiscal sans sentir cette odeur qui me handicape tant. Ce n'est plus un secret pour personne, 8 français sur 10 sont gênés par la fumée de tabac (y compris près d'un fumeur sur deux !). Ce premier janvier 2008 est donc plus qu'attendu par la grande majorité des Français. Je suis néanmoins inquiète pour ce droit à respirer un air pur car j'entends déjà les récriminations des buralistes et la réponse de certains députés qui, pensant bien faire, déposent une proposition de loi qui tend à modifier le décret avant même sa mise en application. Je crains également l'influence de certains groupes d'intérêts auprès du Président de la République qui n'a d'ailleurs pas encore affiché une détermination sans nuance d'aller jusqu'au bout de la mesure. Cette proposition menace les fondements même de la loi en vigueur, puisque les établissements titulaires d'un débit de boissons (restaurants, bars-tabac, casinos, etc...) pourraient ainsi devenir totalement fumeurs ! Je suis vraiment choquée de voir que certains de nos élus n'hésitent pas à proposer un tel projet sans se soucier de la santé de centaines de milliers de salariés et de clients qui n'auraient alors, comme par le passé, d'autre choix que de subir ces désagréments. Comment assurer une application sereine de l'interdiction de fumer en présence de dérogations qui ne feraient que renforcer le flou actuel et la crainte entretenue mais immotivée des professionnels de la restauration de perdre du chiffre d'affaire ? Comment accepter que quelques députés se laissent aveugler par les conclusions d'un sondage* qui vont à l'inverse de son contenu ? Au nom de ce sondage, est-il en effet honnête de demander des dérogations alors que les personnes interrogées déclarent qu'elles ne modifieraient pas plus leurs habitudes en matière de fréquentation en cas d'interdiction totale de fumer ? Est-il honnête de suggérer aux personnes interrogées des aménagements en prétendant, à tort, que "en réalité, il sera interdit de fumer dans tous ces lieux à usage collectif le 1er janvier", alors que deux de ces aménagements sont déjà inscrits dans le décret ? Est-il honnête de laisser croire aux personnes interrogées qu'il n'est pas correct de décider sans concertation alors que ceux-là même qui demandent le sondage ont participé très activement aux débats avec le gouvernement et ce pendant plus de deux ans ? Est-il enfin honnête de cacher que l'on n'a interrogé que les fumeurs pour connaître leurs intentions en cas d'interdiction totale et de ne pas dire qu'ils acceptent majoritairement cette évolution et que cette acceptation concerne 1/4, voire 1/3 des réticents interrogés l'année dernière ? Quant à l'argumentation selon laquelle il serait naturel d'autoriser à fumer là où l'on vend du tabac, ce principe doit-il pareillement s'imposer pour la nourriture dans un supermarché, pour des armes dans une armurerie, voire pour les préservatifs dans une pharmacie ? Je m'inquiète que cette proposition puisse être soumise à l'assemblée alors que de nombreux sondages démontrent que l'interdiction de fumer va permettre d'augmenter la fréquentation de ces commerces. Ainsi, trois personnes sur quatre (72%) déclarent qu'elles iront aussi souvent dans les restaurants après l'entrée en vigueur de l'interdiction et une sur cinq (19%) prévoit d'y aller plus souvent. Ces proportions étant similaires pour les cafés, bars et pubs : 73% iront aussi souvent et 18% iront plus souvent (sondage INPES septembre 2007). Les buralistes qui réclament tant leur dérogation occultent totalement que dans le cadre de leur contrat d'avenir, ils seront amenés à se diversifier et à proposer ainsi des services de proximité. Le buraliste deviendra dans certains villages, un acteur majeur de la vie locale avec par exemple la vente de timbres. Comment peut-on imaginer ces lieux 100% fumeur alors que tous les lieux publics seront non-fumeur ? Pourquoi les enfants, les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies respiratoires et 80% des français gênés par la fumée des autres seraient-ils écartés de ces lieux de vie ? À l'heure où l'ensemble des pays européens avance dans la lutte contre le tabagisme, la France essaie de rattraper son retard. Peut-être ai-je une vision simpliste, mais chez nos voisins, la mise en place de ces mesures s'est très bien passée. Alors pourquoi, dans notre pays, nos députés cèdent-ils à la pression des buralistes venant ainsi compliquer la mise en place d'une interdiction de fumer déjà à moitié réussie ? Cette proposition de loi ne fait que ré-ouvrir un débat qui a déjà été mené avec brio par la mission parlementaire l'année dernière. Je souhaite saluer le formidable travail qui a été fait et qui a permis à cette concertation de déboucher sur ce décret du 15 novembre 2006. J'espère sincèrement que vous aurez compris à quel point il m'importe que ma députée s'engage dans la lutte contre le tabagisme afin que nous puissions ne plus compter 66 000 morts par an à cause de ce fléau.
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* Sondage "les français et l'interdiction de fumer dans les lieux publics" réalisé pour la confédération des Buralistes les 26 et 27 septembre 2007 par TNS-Sofres.

Delphine CINGAL