Le Prix Nobel remis à Le Clézio fut pour moi l'occasion de lire La Quarantaine, ce que je n'avais jamais fait auparavant, malgré mon affection pour l'oeuvre de cet auteur.
J'ai absolument ADORÉ ce roman, entre récit d'aventures et Bildungsroman exotique.
En 1891, Jacques et Léon quittent la France pour retrouver leurs racines mauriciennes. Ils sont accompagnés par la femme du premier, Suzanne. Toutefois, la variole se déclare à bord du bateau qui les emmène et ils se retrouvent coincés sur l'île Plate, en quarantaine, non loin de l'île Maurice.
Les tensions croissantes entre les passagers et la méfiance envers les habitants de l'île vont quelque peu pourrir la situation sur place et compliquer les relations humaines. A leur tour, les passagers deviennent des champions de l'exclusion, déportant les malades sur un petit îlot, Gabriel.
Véran, qui s'improvise le maître de la petite communauté, crée ainsi des exclus parmi les exclus. Pire encore, il interdit tout contact entre Européens et habitants de Plate.
Mais Léon tombera sous le charme de Suryavati, une jeune indienne dont la mère, sûrement d'origine anglaise, garde la nostalgie de ses origines. Léon lui inventera alors un Londres poétique et imaginaire.
Hanté par le personnage d'Arthur Rimbaud que Jacques croisera mourant au début du roman, ce récit est infiniment poétique, plein d'amour pour ses personnages et, sûrement, pour l'humanité toute entière dans ce qu'elle a de plus métissé et de plus riche.
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