Hier, Faites entrer l'accusé était consacré à l'affaire Romain Dupuy et à ses conséquences législatives et judiciaires.
J'ai été absolument outrée par la récupération politique de la douleur des victimes pour faire passer des lois imposant le contrôle du judiciaire par l'exécutif. Nicolas Sarkozy exigeait que les experts et la justice revinssent sur une décision mûrement réfléchie et déclarassent Dupuy responsable de ses actes à la seule fin d'être jugé. Pire encore, il prétendait que "non lieu" signifiait que le crime n'avait pas eu lieu, non qu'il n'y avait pas lieu à statuer, dans une cour de justice traditionnelle, sur ce cas.
Nicolas Sarkozy a-t-il un jour lu L'Esprit des lois de Montesquieu ? Aurait-il la tentation autoritaire de revenir sur ce principe sacré à toutes les démocraties: la séparation des pouvoirs ?
Lors du débat ("Que faire de nos criminels fous ?"), Georges Fenech, le rapporteur des divers projets de lois a été d'un populisme honteux pour un ancien magistrat qui devrait pourtant avoir un peu plus de culture judiciaire que le téléspectateur moyen. Heureusement, Eric Dupond-Moretti a été aussi formidable que d'habitude, essayant de raison garder tout en tentant de montrer qu'il n'était pas sans coeur face à la douleur des victimes.
En effet, Georges Fenech tentait de faire passer et l'expert psychiatre Daniel Zagury et Maître Dupond-Moretti pour des monstres sans coeur, insensibles aux tragédies humaines, se nourrissant même des échecs des familles à se faire entendre.
Bref, une soirée absolument épouvantable pour tout être humain doué de raison, de culture et de réflexion.
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