lundi 4 juin 2007

Sami Nair contre Yves Jego

A Melun nord, Sami Naïr s'oppose à Yves Jego. Tout le monde sait ce que je pense du premier, homme de lettres cultivé, intelligent, avec des idées novatrices. Mais je viens de découvrir une mine d'infos sur son adversaire. On consacre un blog entier à l'opposition à Jego (proche de Sarkozy pour ceux qui étaient sur une autre planète lors des dernières élections.)

Tiens voici son clip de campagne, ça laisse rêveur.

Avec Jego, un ballon pour tous et tout l'UMP au ballon avec Michel Vialatte!

L'Humanité 28/5/2004
Corruption. Nice, de Médecin en Vialatte
Cinq ans de prison pour corruption et trafic d’influence requis, hier, à l’encontre de Michel Vialatte, directeur général des services municipaux, et de Pierre Besrest, un affairiste qui avait déjà sévi dans l’Essonne.

Nice (Alpes-Maritimes),

correspondant régional.


" Nous avons tué dans l’oeuf un système de trucage des marchés publics et mis au jour un pacte frauduleux ", déclarait, en substance, le procureur Éric de Montgolfier, à l’issue de la perquisition, en mars 2003, des bureaux de la mairie de Nice. Une descente de police aussitôt suivie de l’arrestation du collaborateur le plus proche du sénateur et maire (UMP) Jacques Peyrat, c’est-à-dire de Michel Vialatte, quarante-cinq ans, brillant directeur général des services, surnommé par certains fonctionnaires niçois, le " maire-bis " ou " Napoléon ".

Mis en examen pour
" corruption passive et trafic d’influence actif ", le voilà qui comparaît depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Nice. Amaigri par son séjour de quinze mois en maison d’arrêt, il n’en fait pas moins, se défendant pied à pied face au feu roulant des questions du président Véron, un " complexe de supériorité " qui irrite le procureur Accomando. Visiblement, après s’être déclaré " complètement foutu ", il a été regonflé par certaines visites dans sa cellule, dont celle du député UMP Yves Jego, qui avait prêté à polémique en juillet dernier. À ses côtés dans le box vitré des accusés, Pierre Besrest, soixante-deux ans, au casier judiciaire défloré, qui paraît, lui, complètement cassé par la détention. Il fait profession " d’apporteur d’affaires ", doté d’un volumineux carnet d’adresses dans l’Essonne. C’est d’ailleurs dans ce département que les deux compères se sont connus, " l’as des marchés publics " ayant fréquenté son " frangin " de loge GLNF, Michel Vialatte, bras droit du président du conseil général Xavier Dugoin, à l’époque de l’affaire Tiberi.

Autour du haut fonctionnaire qui contrôlait tout en mairie et du pugnace affairiste parisien, commençait à se tisser un
" réseau de corruption " que le SRPJ de Nice a détruit avant qu’il ne fasse main basse sur la ville. Selon le procureur Accomando qui a requis cinq ans de prison ferme et la privation des droits civiques à l’encontre de Vialatte et Besrest, des faits de corruption peuvent malgré tout être solidement établis à propos de trois marchés publics. Une étude sur l’éclairage a donné lieu au versement de deux chèques de 9 000 francs à Besrest par l’entreprise Citelum (dix-huit mois dont un an avec sursis requis contre son ingénieur principal). En contrepartie de la promesse d’une " commission " de 2 millions d’euros, le chantier du " dégraffitage " des murs de Nice devait revenir à l’entreprise Korrigan (dix-huit mois dont un an avec sursis requis contre son PDG et son directeur).

Impliqué plus légèrement dans cette affaire, l’un des
" patrons " du service du nettoiement, René Daolio, ancien caïd médeciniste, ne devrait écoper que de quelques mois avec sursis. Enfin les études de maîtrise d’ouvrage du futur grand stade étaient dévolues à la société A3 COM, une coquille vide gérée par un ingénieur des ponts, Philippe Pariset. À l’encontre de ce dernier, le procureur a été plus sévère en demandant trois ans de prison dont deux avec sursis, car A3 COM, incompétente pour traiter ce marché mais grandement aidée dans ses démarches par Vialatte, n’avait pas dit non au versement d’un pot-de-vin de 300 000 francs à l’adjoint aux sports, Bernard Orengo, ex-commissaire central de police à Nice, récemment décédé.

" Vous avez terni l’image d’une ville qui espérait en avoir fini avec le médecinisme ", a lancé le procureur à un Michel Vialatte flottant dans son blazer, le regard porté vers le bout de ses chaussures lorsque l’avocat de la ville (partie civile) estimait à près d’un million d’euros le préjudice matériel subi par les contribuables. Reste à savoir dans cette mairie hantée par " médecinistes et pasquaïens " (dixit le procureur), dans quelles poches serait allé cet argent de la corruption, " Napoléon " nourrissant depuis son arrivée à Nice les plus hautes ambitions politiques.

Philippe Jérôme

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