Nous sommes allés hier à Lieusaint pour voir la Palme d'or de cette année, Entre les murs de Laurent Cantet, d'après le livre de François Bégaudeau (qui y tient le rôle du professeur de français.)
Ce film décrit l'année scolaire d'un professeur de français et de ses élèves de 4ème dans un collège du 20ème arrondissement de Paris. Les élèves tiennent leur propre rôle qu'ils ont eux-mêmes aidé à créer, nuancer, modifier, romancer. Ils ont vraiment tous bien mérité leur Palme d'or.
J'ai trouvé ce film absolument bouleversant, probablement parce que j'ai moi-même enseigné dans un collège difficile, Léonard de Vinci à Châtenay-Malabry.
J'ai été bouleversée par certaines histoires (celle de Wei par exemple) et très énervée par l'attitude du professeur qui m'a rappelé certains collègues qui trouvaient toujours des excuses pour nos 4ème, et comme ces chers petits testaient les limites, l'année suivante, ils étaient intenables. L'histoire de Souleymane est d'ailleurs tout à fait représentative de cela. Le professeur laisse passer un incident et, la fois suivante, l'enfant est encore plus violent et l'une de ses camarades est blessée.
Ce film est une belle représentation de ce qui se passe vraiment dans nos écoles, avec son lot de petites reculades, mais aussi de jolies avancées, de moments frustrants et de beaux instants (les premiers dépassant de loin les second en nombre, hélas!)
Il est un bel hommage à mes collègues qui font un travail formidable dans des conditions parfois un peu pénibles.
Les problèmes de communication sont bien soulignés (imparfait du subjonctif contre verlant par exemple) et les frustrations du corps enseignant face aux problèmes trop multiples sont parfaitement rendues. Le passage où l'un des professeurs pète les plombs en salle des professeurs et se lance dans une diatribe (trop) enflammée contre ses élèves m'a rappelé bien des souvenirs.