On parle tous les jours de précarité, de la baisse du pouvoir d'achat, des difficultés quotidiennes, mais combien nos problèmes sont souvent insignifiants à côté de ceux de ces hommes et ces femmes qui ont un travail vraiment précaire. Il est parfois nécessaire de mettre directement le nez dedans pour comprendre. Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas est, à ce titre, un documentaire extraordinaire, fort, intelligent, sensible.
Florence Aubenas s'est installée dans une chambre à Caen (où, plus tard, elle écrira ce livre), s'est inscrite à Pôle Emploi avec un faux CV (très allégé), une histoire plausible, et prête à tout accepter. Donc elle a récupéré les travaux les plus mal payés, les plus pénibles, en nettoyage en particulier, dans des bureaux, sur les ferries, etc.
Elle a rencontré des femmes formidables, amicales, sensibles, mais dont le sort était loin d'être enviable. Elle a découvert la peur de perdre sa voiture assez âgée et donc son travail (quelle est loin la prime gouvernementale pour l'achat d'un véhicule moins polluant), l'impossibilité de faire soigner ses dents (et donc ses collègues attendaient que tout tombe pour pouvoir se faire installer un dentier complet.) Un monde qu'elle n'aurait jamais pu imaginer et la plupart de ses lecteurs non plus. Je dois avouer y être allée franchement de ma petite larme ça et là. A lire ABSOLUMENT!
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