La grande bourgeoisie parisienne est un microcosme passionnant, avec ses codes, ses usages et ses abrutis comme partout ailleurs.
Sophie du Vivier (dite Madamedu) organise l'un des merveilleux dîners dont elle a le secret, en l'honneur de George Banon, tout droit arrivé du Canada. Mais patatra, catastrophe! Suite à l'annulation de dernière minute de deux invités, on se retrouve treize à table.
Madamedu propose de dîner en cuisine, mais finalement ce sera la cuisine qui viendra à elle. Sonia, son employée de maison, sera le quatorzième convive.
La voilà donc jetée en pâture à Marie-Do, l'invitée bohème raciste de service, qui ne manque pas de remarquer l'origine ethnique de Sonia ("la Maghrébie") et finit par faire avouer à celle-ci que son vrai nom est "Oumelkheir". Mais Madamedu trouvait Sonia plus facilement prononçable, que voulez-vous…
Peu à peu, on découvre que Sonia/Oumelkheir fait une thèse sur les jardins du XVIII° siècle et est probablement bien plus cultivée et intelligente que la majorité des convives. Les préjugés en prennent un coup. Mais le mari de Sonia, en cuisine, enrage, la considère comme une collabo. Comment ménager la chèvre et le chou? La situation est de plus en plus intenable pour l'invitée de dernière minute.
Le roman est en fait le récit du dîner, de ses préparatifs au rangement le lendemain matin. Une jolie critique sociale bien ficelée, bien écrite.
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