vendredi 24 juin 2011

Pour ma fille: Chapi Chapo 07 - Do, Ré, Mi

Voilà une valeur sûre que je veux transmettre à ma fille. Ce soir, petit moussaillon qui a joué du xylophone avec style et conviction, je partage ceci avec toi! Bonne fête demain!

jeudi 16 juin 2011

Le chat du rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux , avec François Morel, Maurice Bénichou, Hafsia Herzi,


Joann Sfar vient de sortir son deuxième film, une adaptation d'une partie de ses 5 volumes du Chat du rabbin (les deux aventures où le chat mange le perroquet et se met à parler, puis veut faire sa bar mitsva pour ne pas être séparé de sa maîtresse, et le voyage en Afrique sur les traces de juifs noirs descendants de la Reine de Saba.)

Toujours aussi drôle et enlevé, le jeu avec les voix et les accents (Tintin et Milou parlent avec l'accent belge et tiennent des propos racistes et xénophobes à l'ancienne, de manière fort colonialiste.)

Un très joli film, une belle adaptation qui donne envie de relire les 5 volumes du Chat qui viennent de paraître en un volume à l'occasion de la sortie du film.

La liberté de ton du chat, la fraternité entre le Rabbin Sfar et le Cheikh Sfar, la relation entre le juif russe et une superbe Africaine, tout ceci contribue tant au charme qu'à la morale du film sur la tolérance et la fraternité possible au sein de l'humanité.

Un beau moment de cinéma…






lundi 13 juin 2011

La Vénus noire (2009) de Abdellatif Kechiche, avec Yahima Torres, André Jacobs, Olivier Gourmet et François Marthouret


Abdellatif Kechiche reprend les armes pour défendre les colonisés opprimés. Cette fois-ci, il s'agit d'une histoire tragique qui n'a trouvé sa solution que récemment lorsque les restes de Saartjie Baartman, plus connue comme la Vénus Hottentote, furent enfin rendus à l'Afrique du Sud.

Après avoir été phénomène de foire, Saartjie Baartman devient sujet d'étude pour les scientifiques. Mais elle n'est pas mieux traitée pour autant. Les uns comme les autres veulent TOUCHER son derrière imposant. Pire, les scientifiques veulent voir, observer et dessiner son "tablier", ses parties génitales proéminentes. Au moins, dans les foires, elle était habillée… Ces grands messieurs la traitaient donc pire que le vulgus pecum londonien.

Traitée comme une bête étrange de son vivant, son sort ne fut pas mieux après sa mort puisque ses restes furent exposés au Jardin des Plantes et un moulage fait de son corps.

Elle n'était pas une esclave à l'origine. Son patron dans les foires, Caezar, lui faisait miroiter un avenir doré et prétendait qu'ils étaient partenaires. Mais quand elle quitta Londres pour arriver en France, son sort, entre les mains de scientifiques comme Cuvier (François Marthouret), fut encore pire.

On sort de ce film mal à l'aise, avec des sueurs froides face à un tel destin et on se demande si l'on pourra encore emprunter la rue Cuvier qui longe le Jardin des Plantes à Paris…



Poupoupidou (2011) de Gérald Hustache-Mathieu, avec Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillaume Gouix


Un film extrêmement doux et touchant, surtout si l'on considère le sujet: Candice Lecoeur, célébrité locale dans le Jura et qui se prend pour Marilyn Monroe, est morte. C'est alors qu'un écrivain de polars parisien s'intéresse à elle.

Suicide aux narcotiques? Même mystère que pour Monroe… Vérité ou mensonge? David Rousseau trouve l'affaire louche et se penche sur la personnalité de cette femme fragile et mystérieuse. Bizarrement, malgré la mort, ces deux êtres vont se croiser et peut-être s'aimer un peu.

Jean-Paul Rouve et Sophie Quinton incarnent ces deux personnages qui vont tourner l'un autour de l'autre. Un très beau film, une histoire tendre, douce et pourtant violente à cause de cette vie brisée. Deux prestations remarquables, l'un des plus beaux films de ces derniers mois.




We Are Four Lions de Chris Morris (2010) avec Riz Ahmed, Arsher Ali, Nigel Lindsay

Si je vous dis que Chris Morris a trouvé le moyen de faire rire sur les attentats terroristes qui ont touché Londres après les événements du World Trade Center, sûrement serez vous quelque peu étonnés. Et pourtant…

Omar et ses amis décident de devenir des moudjahidines et partent s'exercer dans un camp au Pakistan… où ils font des étincelles au sens propre et doivent donc retourner en Angleterre.

Etape suivante: commettre un attentat… mais où? Dans une mosquée pour faire penser que les ennemis de l'Islam sont prêts à tout et forcer les modérés à se soulever? Ailleurs? En fait, ce sera le marathon de Londres, mais, bien sûr, rien n'ira vraiment comme prévu.

Si vous aimez l'humour noir, ne ratez pas ce petit bijou d'humour souvent grinçant et regardez comment on fait la bombe chez les moudjahidines…

A noter la remarque du réalisateur: "Ceux qui ont financé le film sont ceux qui ont fait la différence entre notre démarche et la simple envie de semer la pagaille. Ils voyaient que le film n'était pas raciste, qu'il n'attaquait pas une culture, mais qu'il suggérait seulement que l'assassinat n'est pas la solution. Nous n'avons fait aucune concession."




Un jour, le crime de J.-B. Pontalis (Gallimard)

Un jour, le crime est le point de vue de l'un des plus grands psychanalistes sur le moment où deux vies basculent, celle de la victime mais aussi celle du tueur.

Pontalis visite les diverses facettes de la violence contre un autre être humain, spécificité de notre espèce selon Michel Serres. Nous sommes les seuls êtres vivants à tenter de nous détruire les uns les autres.

Des inconnus aux soeurs Papin ou à la femme du député-maire d'Orléans, Pontalis tente de comprendre ce qui peut pousser une existence normale dans la tragédie. Le style est simple, accessible aux vulgus pecum qui ne maîtrise pas le dictionnaire de la psychanalyse publié par le même auteur.

A propos du député-maire d'Orléans, dans le contexte actuel, si Mme Chevalier fut acquittée, Anne Sinclair devrait envisager… euh, non pardon!

Pontalis montre aussi la fascination que ces actes meurtriers exercent sur le public, tant à travers la presse que par la littérature, immenses écrivains inclus. Et c'est peut-être ces allers-retours entre réalité et fiction qui font le plaisir secret de ce petit essai.

Pétition de soutien à Raoni contre un barrage sur l'Amazone

Signer la pétition de Raoni contre le projet Belo Monte (cliquer sur ce lien)

Voici le texte de la pétition:


Nous, peuple indigène du Xingù, ne voulons pas de Belo Monte. Nous, peuple indigène du Xingù, luttons pour notre peuple, pour notre terre mais aussi pour l'avenir de la planète. Le président Lula a déclaré qu'il était inquiet pour les Indiens, qu'il était préoccupé par l'Amazonie et qu'il ne voulait pas que des ONG internationales s'opposent au barrage de Belo Monte. Nous ne sommes pas des ONG internationales. Nous, les 62 leaders indigènes des villages de Bacajâ, Mrotidjam, Kararaô, Terra-Wanga, Boa Vista Km 17, Tukamâ, Kapoto, Moikarako, Aykre, Kiketrum, Potikro, Tukaia, Mentutire, Omekrankum, Cakamkubem et Pokaimone, avons déjà subi de nombreuses invasions et affronté de nombreux dangers.

Lorsque les Portugais sont arrivés au Brésil, nous, les Indiens, étions déjà là ; beaucoup sont morts, beaucoup ont perdu leurs vastes territoires, la plupart de leurs droits, beaucoup ont perdu une partie de leur culture et d'autres groupes ont totalement disparu.

La forêt est notre épicerie, la rivière notre marché. Nous ne voulons pas que les cours d'eau du Xingù soient envahis et que nos villages et nos enfants, qui seront élevés selon nos coutumes, soient en danger. Nous ne voulons pas du barrage hydroélectrique de Belo Monte car nous savons qu'il n'apportera que destruction. Nous ne pensons pas qu'au seul niveau local, mais à toutes les conséquences destructrices de ce barrage : il attirera encore plus d'entreprises, plus de fermes, il favorisera l'invasion de nos terres, les conflits et même la construction de nouveaux barrages. Si l'homme blanc continue ainsi, tout sera très vite anéanti. Nous nous demandons : « qu'est-ce que le gouvernement veut de plus ? Qu'apportera de bon tant d'énergie après tant de destruction ? »

Nous avons déjà organisé de nombreuses réunions et avons participé à de grandes rencontres pour nous opposer au complexe de Belo Monte, comme en 1989 et en 2008 à Altamira, et en 2009 dans le village de Piaraçu où beaucoup de nos leaders étaient présents. Nous avons déjà personnellement parlé avec le président Lula pour le convaincre que nous ne voulions pas de ce barrage et il nous a promis qu'il ne nous serait pas imposé. Nous avons également discuté personnellement avec Eletronorte et Eletrobrâs, avec la Funai et Ibama. Nous avons déjà prévenu le gouvernement que si la construction du barrage avait lieu, la guerre serait déclarée et il en porterait la responsabilité. Le gouvernement n'a pas compris notre message et, une fois de plus, a nargué les peuples indigènes, assurant qu'il construirait le barrage coûte que coûte. Lorsque le président Lula a dit ceci, il a démontré qu'il ne tenait aucun compte de la parole des peuples indigènes et qu'il ne reconnaissait pas nos droits. Son manque de respect l'a conduit à planifier l'appel d'offres pour le Belo Monte durant la Semaine des peuples indigènes.

En raison de tout ceci, nous, les Indiens de la région du Xingù, avons invité James Cameron et son équipe, des représentants du Movimento Xingù para Sempre (ainsi que le mouvement des femmes, ISA et CIMI, AmazonWatch et d'autres organisations). Nous voulons qu'ils nous aident à transmettre notre message au monde entier et aux Brésiliens eux-mêmes qui ne savent pas encore ce qui se passe dans le Xingu, Nous les avons invités car nous savons qu'il y a beaucoup de gens au Brésil et ailleurs qui veulent nous aider à protéger nos droits et nos territoires. Ceux-ci sont bienvenus parmi nous.

Nous luttons pour notre peuple, pour nos terres, pour nos forêts, pour nos rivières, pour nos enfants et à la gloire de nos ancêtres. Nous luttons également pour l'avenir du monde, car nous savons que ces forêts sont autant bénéfiques aux peuples indigènes qu'à la société brésilienne et au monde entier. Nous savons aussi que sans ces forêts, beaucoup de gens souffriront, beaucoup plus que de toutes les destructions qui ont eu lieu par le passé. Tout vie est interconnectée, comme le sang qui unit les familles. Le monde entier doit savoir ce qui se passe ici, il doit se rendre compte à quel point la destruction des forêts et des peuples indigènes signifie sa propre destruction. C'est pour ces raisons que nous ne voulons pas de Belo Monte. Ce barrage signifie la destruction de notre peuple.



En conclusion, nous proclamons que nous sommes décidés, que nous sommes forts, que nous sommes prêts à nous battre et que nous nous souvenons des termes de la lettre qu'un Indien d'Amérique du Nord avait jadis envoyé à son président : « C'est seulement lorsque l'homme blanc aura détruit la forêt entière, lorsqu'il aura tué tous les poissons et tous les animaux et aura asséché toutes les rivières qu'il s'apercevra que personne ne peut manger l'argent ».

Auteurs : Cacique Bet Kamati Kayapô, Cacique Raoni Kayapô et Yakareti Juruna

lundi 6 juin 2011

Christophe Hondelatte "Dr House"

Quand je pense qu'il a arrêté la télévision (et une émission que j'aimais bien) juste dans le but désintéressé d'enrichir ma collection de chansons …ons! Ce n'était pas la peine!

vendredi 3 juin 2011

Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner avec Kristin Scott Thomas, Mélusine Mayance


Après La Rafle, le cinéma français revisite une blessure qui ne cicatrise pas dans notre Histoire, la rafle du Vel d'Hiv'. Mais au lieu de nous plonger dans l'enfer du Vel d'Hiv' reconstitué comme le faisait La Rafle, le parti pris de ce film est un aller-retour entre le passé et le présent. Toutefois ces deux films montrent bien la complicité des Français, de la police, et peut-être de ceux qui ont bénéficié des bien pris à ces hommes et ces femmes que l'on déportait par millions.

Un couple s'installe dans l'appartement familial parisien du mari, mais Julia, journaliste américaine, se rend compte que la famille de son mari avait récupéré cet appartement pendant la Deuxième Guerre Mondiale, confisqué à des juifs arrêtés lors de la grande rafle. Tentant de protéger son frère, la petite Sarah l'avait enfermé dans un placard et… n'avait pu revenir le libérer à temps. Bref, les lieux sont hantés par la tragédie et Julia compte bien ne pas garder le silence.

Par son désir de découvrir le destin de cette famille, Julia met un grand coup de pied dans la fourmilière et rouvre des douleurs au sein de ses proches qui savaient plus qu'ils ne le laissaient paraître, mais avaient tenté de se racheter auprès de Sarah.

Pas de pathos ni de mélo, un jeu sobre des divers acteurs. Toutefois ce rachat final tranche un peu avec le reste du film et rappelle un peu les happy ends obligatoires hollywoodiens (tout en nous rassurant sur le sort de la petite Sarah.) Mais peut-être est-ce tout simplement pour rendre vaguement supportable une horreur qui ne l'est pas!