mercredi 15 décembre 2010

Kinky Friedman et Ira Hayes


J'ai parlé la semaine dernière de Kinky Friedman à mes étudiants de L3 droit. Pourquoi? A cause de son enregistrement de la balade de Ira Hayes (photo ci-dessous.)

Nous parlions de Texas contre Johnson, décision de la Cour Suprème des Etats-Unis qui, au nom de la liberté d'expression (1er amendement) a donné tort au Texas qui punissait les personnes qui mettaient le feu au drapeau américain.

Dans l'opinion minoritaire, on trouvait des références au drapeau américain comme symbole de résistance à l'oppression, une citation de l'hymne américain et une satanée mention d'Iwo Jima et de la scène immortalisée dans la photo de Rosenthal.

Or Ira Hayes a planté le drapeau américain à Iwo Jima et l'Amérique a continué à le considérer comme un sous-homme parce qu'il était indien. Il est mort d'alcoolisme, dans un fossé. God Bless America! Mais vivent les Américains qui perpétuent le souvenir d'Ira Hayes dans cette balade, et en particulier à Johnny Cash qui a rédigé cette chanson.

Voici un petit hommage à Kinky Friedman, le cowboy juif texan le plus drôle de l'Ouest, écrivain et chanteur.

Quelqu'un sait si 3 juges de la Cour Suprême peuvent manquer de culture à ce point?






Et la version originale par Johnny Cash:


Ou Kris Kristofferson:


Kinky Friedman sur la peine de mort, sur la politique fédérale et texane:

Demeures de l'esprit. France III: Nord-Est de Renaud Camus (Fayard, 2010)

La France du Nord-Est fait-elle moins d'efforts que les autres régions ou Renaud Camus devient-il de plus en plus exigeant, toujours est-il que sa plume est de plus en plus acérée vis-à-vis des conservateurs qui semblent ne pas aimer les lieux dont ils ont la charge. Le tout avec talent, comme d'habitude.

Renaud Camus, toujours caustique, défend les maisons d'écrivains telles qu'il les envisage: en maisons, pas en musées, bien entretenues, avec goût, aussi proches que possible des lieux occupés par le Grand Homme ou la Grande Femme décrit(e) par Camus… quitte à ce que l'esprit qui vivait dans la demeure n'en sorte pas grandi (comme Jules Roy, par exemple, dont Camus semble n'aimer ni les goûts picturaux ni ceux littéraires.)

Renaud Camus parle ici de Voltaire à Cirey chez Mme du Châtelet, Saint-Just à Blérancourt, Vauban à Bazoches, Lyautey à Thorey, Jean-Baptiste de La Salle à Reims, Racine à La Ferté-Milon, La Fontaine à Château-Thierry, Lamartine à Milly et à Saint-Point, Pasteur à Dol et Arbois, Jules Verne à Amiens (lieu que j'avais tant aimé quand je travaillais à la fac d'Amiens), de Gaulle à Lille et à Colombes, Courbet à Flagey ou à Ornans, Rimbaud à Charleville…

Un petit souci cependant: on trouve deux fois la même photo dans le volume, une fois comme étant le château de Bazoche, une fois celui de Bussy-Rabutin (ce que cette photo représente vraiment.)

mercredi 1 décembre 2010

Des fleurs pour Zoë d'Antonia Kerr (Gallimard, 2010)


Richard, quinquagénaire, ancien trader, se sépare de sa femme et part se changer les idées à Key West. Il fait du co-voiturage avec John-John, un peintre noir. Sur place en Floride, il rencontre la nièce de ce dernier, Zoë, une belle fille de 22 ans.

Suite à une tempête, ils partent faire le tour des Etats-Unis, récoltant au passage des animaux, un chat, un castor, un chevreuil (et non, pas un raton-laveur: un chien!) S'ensuit une vraie cavalcade, sans moment faible, où la jeune auteure de 22 ans choisit paradoxalement le point de vue de Richard qui se pose sans cesse des questions sur sa nouvelle relation, sur sa capacité physique à la satisfaire, sur leur avenir ensemble…

Un texte bien construit, avec un rythme soutenu, un écrivain à suivre.