Je viens de finir J'aurais voulu être égyptien d'Alaa El Aswany (Actes Sud, 2009) traduit de l'arabe par Gilles Gauthier, un texte à a fois tendre et rebelle sur l'Egypte actuelle.
Le narrateur, Issam, n'aime pas son pays et se gausse de la citation de Mustapha Kamel: "Si je n'étais pas né égyptien, j'aurais voulu être égyptien." Il trouve ce texte "inepte" et n'a pas de mots assez forts pour dire tout le mal qu'il pense de son pays. Tant et si bien que l'auteur, en préface, explique tout le mal qu'il a eu pour faire publier ce roman, les tenants d'Anastasie et de ses grands ciseaux confondant personnage et auteur.
Issam vit avec avec une mère gravement malade qui préférerait voir toute sa famille mourir plutôt que d'avoir un cancer en phase finale et une grand-mère relativement grincheuse et méchante. Seule la servante Hoda lui prodigue un peu de tendresse et plus si affinité.
Finalement, Issam rencontre Jutta,une touriste allemande qui aurait bien voulu naître égyptienne. Suite à un voyage touristique, elle est restée fascinée pour ce pays.
Au milieu de cette famille et de ce couple passent des personnages plus étranges les uns que les autres, ou bien drôles, ou touchants, simples fantômes parfois, souvent plus, des personnages à la Dos Passos. Le lecteur croise ces figures dans les rues du Caire, devenu plus vivant que les guides touristiques sous la plume toujours brillante d'Alaa El Asqwany. Et parfois, alors, on se prendrait à vouloir devenir égyptien.